Groupes miniers : la Bourse de Sydney, passage obligé

L’engouement des miniers australiens pour l’Afrique ne se dément pas. Mais face à la surenchère de projets, la levée de fonds sur l’Australian Securities Exchange (ASX) devient plus difficile.

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Publié le 1 février 2013 Lecture : 3 minutes.

Voilà un peu plus de cinq ans que l’Australie capitalise sur les gisements africains. Encouragées par l’assainissement de l’environnement politique et du cadre économique à travers l’ensemble du continent, les compagnies minières australiennes n’hésitent plus, quelles que soient leur taille ou leur puissance financière, à venir tenter leur chance en Afrique. « Le domaine minier est parfaitement connu et déjà largement sous contrôle en Australie. Les opportunités y sont donc rares », explique Peter Rudd, analyste chez Citigroup à Sydney.

Les opérateurs miniers ont donc multiplié les investissements à l’extérieur du pays, notamment en Afrique, « où les coûts d’exploitation sont largement plus avantageux qu’en Australie, pour des délais d’obtention des permis généralement plus courts », précise Roger Donnelly, économiste en chef à l’Export Finance and Insurance Corporation (EFIC), l’agence australienne spécialisée dans l’assurance-crédit à l’exportation.

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Fortes d’un savoir-faire mondialement reconnu sur un secteur qui contribue à hauteur de 5 % au PIB et de 35 % aux exportations du pays, les compagnies australiennes peuvent compter sur le soutien des investisseurs locaux pour partir à l’assaut des ressources minérales africaines. Sur les 745 opérateurs miniers listés auprès de l’Australian Securities Exchange (ASX) – soit 44 % de l’ensemble des compagnies cotées à la Bourse de Sydney et 23 % de sa capitalisation totale -, 204 travaillent aujourd’hui en Afrique sur un millier de projets répartis dans 38 pays. Seul le Canada fait légèrement mieux (207 compagnies répertoriées), alors que la Place de Londres atteint péniblement la centaine d’opérateurs.

Cliquez sur l'image.Constitué aux trois quarts de juniors, le contingent australien se positionne essentiellement sur des projets d’exploration, aurifères en Afrique de l’Ouest (Mali, Ghana et Burkina Faso), mais également d’uranium en Mauritanie et en Namibie, de nickel en Tanzanie, de diamant en Angola et au Botswana, de charbon à Madagascar et en Afrique du Sud, de minerai de fer au Cameroun et en Sierra Leone ou de cuivre en RD Congo et en Zambie.

« Ce sont pour la plupart des petites structures, le plus souvent installées à Perth, et qui viennent collecter entre 2 millions et 5 millions de dollars australiens [de 1,6 million à 4 millions d’euros, NDLR] sur la Bourse de Sydney pour pouvoir poursuivre leurs activités d’exploration, avant de passer à l’exploitation des gisements dans les deux ans », détaille Eddie Grieve, directeur chargé du développement de l’ASX. Il constate « un véritable élan ces dernières années, à la suite des succès rencontrés par de nombreuses compagnies australiennes en Afrique ».

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Pour Mike Ralston, directeur général de Balamara Resources, coté depuis quatre ans à l’ASX et actuellement en lice pour développer un projet de phosphate au Togo, « l’attrait des investisseurs australiens pour les mines africaines n’a jamais été aussi fort ». Ces derniers mois pourtant, il montre quelques signes de faiblesse, notamment du fait du ralentissement de l’économie chinoise. Si les investissements australiens en Afrique sont estimés entre 15 milliards et 25 milliards d’euros sur la dernière décennie, le montant pour 2012 dépasse à peine 1 milliard d’euros, alors que neuf compagnies supplémentaires ont débarqué dans le même temps sur le continent.

« De plus en plus d’opérateurs prospectent en Afrique. Le nombre de projets en recherche de financement est donc plus important », insiste le patron de Balamara. De fait, victimes de leur réussite en Afrique, les compagnies australiennes doivent faire face à une concurrence plus rude. « L’histoire du secteur minier australien a toujours été rythmée par de forts pics de croissance, suivis de périodes plus ou moins longues de gel des investissements », rappelle Peter Rudd. Les compagnies doivent donc se montrer patientes. Et avec elles les pays africains qui souhaitent leur confier la valorisation de leur domaine minier. 

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