Le juriste franco-mozambicain Gilles Cistac abattu à Maputo
Le Franco-Mozambicain Gilles Cistac a été tué par balles mardi à Maputo, capitale du Mozambique. L’opposition dénonce un assassinat politique : cet expert en droit constitutionnel était au coeur du débat controversé au sujet de l’autonomie des provinces porté par l’ancienne guérilla de la Renamo.
Le juriste Gilles Cistac, proche de l’opposition mozambicaine, a été pris pour cible, mardi 3 mars en matinée, sur l’une des artères principales de Maputo, alors qu’il se rendait dans un café. Des coups de feu ont été tirés sur lui par des inconnus. Quelques heures plus tard, l’homme d’origine française a succombé à ses blessures au thorax, a déclaré à l’AFP Joao Fumane, directeur général de l’hôpital Central de Maputo.
Au cours des dernières semaines, Gilles Cistac avait défendu publiquement le projet d’autonomisation régionale porté par le principal parti d’opposition, la Renamo (Résistance nationale mozambicaine). Il avait d’ailleurs été violemment critiqué par la presse gouvernementale.
Un assassinat politique, selon l’opposition
Gilles Cistac, qui collaborait régulièrement au journal d’opposition Canal de Moçambique, aurait reçu des menaces de personnes se réclamant du Frelimo, le parti au pouvoir, qui l’accusaient d’être un conseiller juridique de la Renamo.
Les milieux d’opposition croient qu’il s’agit d’un assassinat politique. "Nous comprenons que le professeur Gilles Cistac a été attaqué car il a défendu la position de la Renamo. Il s’agit d’une attaque contre la Renamo, en violation de l’accord de cessation des hostilités du 5 septembre", a déclaré à l’AFP le porte-parole de la Renamo, Antonio Muchanga.
Le Conseil national des droits de l’homme dénonce quant à lui un crime contre la liberté d’expression : "Gilles Cistac est une personne de renommée avec des opinions très marquées. Cela montre aussi l’insécurité totale dans laquelle nous sommes : n’importe qui peut être abattu pour ses opinions", déplore Custodio Duma, président de l’organisation.
Gilles Cistac, aussi professeur de droit constitutionnel de l’Université Edouardo Mondlane, est né en France et avait été naturalisé mozambicain.
>> Lire aussi : Mozambique : arrestation du député Muchanga, porte-parole de la Renamo
(Avec AFP)
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