Togo : cinq candidats à la conquête du fauteuil présidentiel
La Commission électorale nationale indépendante (Céni) a clôturé dimanche le dépôt de candidatures pour l’élection présidentielle. Quatre candidats, dont le leader de l’opposition Jean-Pierre Fabre, affronteront le président sortant, Faure Gnassingbé, lors de ce scrutin à tour unique le 15 avril prochain.
Gnassingbé et Fabre, les candidats attendus
Les deux principales figures de la scène politique togolaise seront pour la deuxième fois consécutive les challengers de cette présidentielle. En 2010, Faure Gnassingbé l’avait emporté avec un peu plus de 60 % des suffrages.
Cette année, Jean-Pierre Fabre, soutenu par un regroupement de cinq partis, promet de "battre le président sortant dans les urnes". Les deux hommes sont déjà en pré-campagne sur le terrain depuis quelques jours.
Faure Gnassingbé et Jean-Pierre Fabre
Gogué, Tchassona-Traoré et Tamaa, les satellites
Le professeur Aimé Gogué est un vieux routier de la politique togolaise et ancien fidèle allié de Jean-Pierre Fabre. Depuis quelques mois, il s’en est éloigné, critiquant le manque d’égards du leader de l’opposition à son parti, notamment dans la répartition des sièges au sein de la commission électorale. Le divorce est désormais acté avec cette candidature du chef de l’Alliance des démocrates pour le développement intégral (Addi).
Le cas Tchassona-Traoré se rapproche de celui du Professeur Gogué. En effet, membre d’un autre regroupement de partis de l’opposition, Me Tchassona-Traoré avait choisi de faire cavalier seul après l’annonce en août dernier de la désignation du patron du Comité d’action pour le renouveau (CAR, de l’ancien Premier ministre Yawovi Agboyibor) comme candidat à la présidentielle pour le compte de la coalition. Finalement le CAR ne participera pas à la présidentielle.
Gerry Komandéga Taama est le benjamin des candidats. Ancien officier de l’armée togolaise formé à Saint-Cyr, il avait été candidat – malheureux – aux législatives de 2013. Inclassable sur la scène politique togolaise, Gerry Tamaa ira défier ses aînés avec son parti, le Nouvel engagement pour le Togo (NET).
Aimé Gogué, Mohamed Tchassona-Traoré et Gerry Tamaa
Les surprises "Olympio"
L’un et l’autre ne seront pas de la partie, mais pour des raisons différentes. Pour la première fois depuis 1998, l’Union des forces du changement (UFC) du patriarche Gilchrist Olympio sera absente d’une élection au Togo. La formation fait partie depuis 2010 de la coalition gouvernementale actuelle. On ignore pour l’heure si Gilchrist soutiendra son ancien lieutenant Jean-Pierre Fabre ou son nouvel allié Faure Gnassingbé.
Le cas Alberto Olympio reste celui le plus commenté ce lundi. Avec son Parti des Togolais (PT) lancé depuis bientôt un an, cet informaticien de renom faisait une percée exemplaire sur l’échiquier politique avec une méthodologie saluée aussi bien par ses partisans que par ses détracteurs. Ayant fait de l’audit du fichier électoral son leitmotiv depuis quelques semaines, Alberto Olympio avait multiplié les initiatives pour obtenir "un scrutin transparent". Il a choisi de ne pas se porter candidat et de se battre pour une "élection exemplaire".
Gilchrist et Alberto Olympio
Et les autres…
L’ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo avait choisi il y a un mois de se mettre en retrait afin de parvenir une candidature unique de l’opposition, condition indispensable (selon lui) à l’alternance en 2015.
Le Comité d’action pour le renouveau (CAR) de Yawovi Agboyibo ne présentera pas de candidat à cette élection, faute d’avoir obtenu les réformes constitutionnelles indispensables à la tenue d’un scrutin "équitable".
Kofi Yamgnane, empêtré dans une affaire de trafic d’influence en France, n’en sera pas lui non plus. Tout comme le rappeur Éric MC et les pasteurs David Ada et Pépé Dotsè, faute certainement d’avoir pu rassembler la caution qui s’élève à 20 millions de francs CFA (30 489,80 euros).
La Cour constitutionnelle validera dans quelques jours cette liste de candidatures reçues par la Commission électorale nationale indépendante.
>> Lire aussi Togo : l’élection présidentielle, c’est pour le 15 avril
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