RDC : Benoît Chatel condamné à 20 ans de prison pour le meurtre d’opposants à Kabila père

Principal accusé meurtre, il y a 14 ans en France, de deux supposés opposants à Laurent-Désiré Kabila, l’homme d’affaires belge Benoît Chatel a été condamné à 20 ans de réclusion.

Laurent-Désiré Kabila en 2001. © AFP

Laurent-Désiré Kabila en 2001. © AFP

Publié le 27 février 2015 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour à 19h55.

Benoît Chatel, qui serait mort ou en fuite, était jugé par défaut. Il "est entièrement responsable, totalement coupable de ce double assassinat commis dans des conditions atroces", avait estimé dans ses réquisitions l’avocat général de la cour d’assises de l’Isère (sud-est de la France) vendredi 27 février. 

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L’homme d’affaires belge était poursuivi, avec Alain Deverini, décorateur monégasque, et Domenico Cocco, un Italien soupçconné d’être leur homme de main, pour complicité d’assassinat.

Le deuxième accusé acquité

Seul présent à l’audience, Alain Deverini a été acquité. Domenico Cocco doit être jugé ultérieurement.

Les trois hommes étaientaccusés d’avoir organisé l’assassinat de Philémon Mwami Naluhwindja, fils d’un chef Maï Maï du Sud-Kivu et d’Aimé-Noël Atembina, ancien conseiller militaire de Mobutu.

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Leurs corps avaient été retrouvés dans une voiture incendiée le 29 décembre 2000, dans un village situé à une trentaine de kilomètres de Lyon.

>> Lire aussi : un rappel de l’affaire

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Mobile toujours flou à l’issue du procès

Les trois hommes auraient organisé l’élimination des deux opposants congolais, supposés avoir voulu intenter un putsch contre Laurent-Désiré Kabila, pour protéger leurs affaires en RDC, selon la thèse retenue par l’accusation, qui ne fait pas l’unanimité.

La défense a mis en avant les autres pistes possibles de l’assassinat, comme le trafic d’uranium auquel se livrait Philémon Mwami ou le rôle trouble des services secrets dont Benoît Chatel était un informateur. Une semaine de procès, n’a pas permis d’établir le mobile des assassinats. Ce qui avait conduit l’avocat de Deverini à dénoncer avant le prononcé du verdict "un Titanic judiciaire".

>> Lire aussi : le compte-rendu d’audience du numéro deux des services secrets françaisstart; text-indent: 0px; text-transform: none; white-space: normal; word-spacing: 0px; display: inline ! important; float: none; background-color: rgb(255, 255, 255);">

Au cours de l’audience, il a en outre été démontré que Philémon Mwami a vraisemblablement été tué par erreur.

Il aurait remplacé in extremis par un général mobutiste, Kpama Baramoto Kata, au rendez-vous que leur avait donné Benoît Chatel, en leur promettant une importante somme d’argent pour financer leur coup d’État. Rendez-vous où Domenico Coco et deux tueurs – qui n’ont jamais été retrouvés – se sont en fait rendus pour les abattre, selon le scénario retenu par l’accusation. 

Benoît Chatel caché en RDC ?

Conformément à ce qu’avait indiqué le représentant du ministère public dans ses réquisitions, un mandat d’arrêt international va donc être lancé contre Benoît Chatel, que certains disent caché en RDC.

Il serait aujourd’hui à Lubumbashi (sud-est), selon Philippe Chansay-Wilmotte un avocat belge d’une partie civile cité par l’AFP et qui conseille par ailleurs Joseph Kabila.

La dernière trace de lui est une photo d’avril 2012 qui le montre en RDC aux côtés d’hommes d’affaires et d’un ancien ministre.

(Avec AFP)

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