Côte d’Ivoire : les déclarations phares du procès des pro-Gbagbo
La première phase du procès des 83 accusés pro-Gbagbo poursuivis pour « atteinte à la sûreté de l’État » devant la Cour d’assises d’Abidjan s’est achevée lundi par la comparution très attendue de Simone Gbagbo, l’ancienne première dame ivoirienne. Retour sur les déclarations importantes d’un événement historique.
Ils sont 83 partisans, proches, membres plus ou moins importants de l’ancien régime du président Laurent Gbagbo. Pendant près de deux mois, ils se sont succédés devant la Cour d’assises d’Abidjan pour répondre de l’accusation d’"atteinte à la sûreté de l’État".
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Le grand procès de la crise postélectorale de 2010-2011 a d’abord vu défiler les seconds couteaux, avant de prendre un tour très politique avec les auditions des anciens ministres du régime et pour finir de Simone, l’ancienne Première dame.
Voivi leurs déclarations les plus marquantes.
>> Lire aussi le compte-rendu de l’audition de Simone Gbagbo
Simone Gbagbo, ex-Première dame
Pascal Affi N’Guessan, président du Front populaire ivoirien
Gilbert Aké N’Gbo, dernier Premier ministre de Laurent Gbagbo
Aboudramane Sangaré, 1er vice-président du FPI
Michel Gbagbo, fils de l’ancien président ivoirien
Alcide Djédjé, ancien ministre des Affaires étrangères de Laurent Gbagbo
Danièle Boni-Claverie, ancienne ministre de Gbagbo
Henri-Philippe Dacoury Tabley, ex-gouverneur de la Banque des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO)
Brunot Dogbo Blé, ancien chef de la Garde républicaine de Laurent Gbagbo
Geneviève Bro Grébé, ex-ministre des Sports et ancienne présidente des Femmes patriotes
©AFP
"À l’heure où je vous parle, je ne sais pas exactement quels sont les actes matériels qu’on me reproche. Laurent Gbagbo est le vainqueur de la présidentielle de 2010."
"Que l’on me juge sur des faits et non pas sur ce que je pense. Celui qui m’accuse d’avoir commis des tueries massives, il n’a qu’à apporter des preuves."
"Les troupes rebelles de M. Soro [Guillaume, l’actuel président de l’Assemblée nationale] et d’ADO [Alassane Dramane Ouattara], appuyées par l’ONU et les forces françaises, ont massacré des populations civiles, humilié des représentants de l’État."
"L’armée française a bombardé la résidence présidentielle pendant une dizaine de jours alors qu’aucune résolution de l’ONU ne lui donnait ce pouvoir. C’est à croire que l’objectif était l’élimination physique du président élu Laurent Gbagbo."
"J’ai été battue avec une violence inouïe."
© AFP
"Ce que je souhaite fondamentalement, c’est que nous puissions tourner cette page douloureuse, sortir de la belligérance. Il y a un temps pour faire la guerre, un temps pour l’incompréhension. Ce temps est passé et nous sommes dans celui de la paix et de la compréhension mutuelle."
"La justice doit être capable de pardonner et de prendre une décision d’opportunité pour qu’il n’y ait pas de ressentiment."
"Juridiquement [d’après la décision du Conseil constitutionnel après la présidentielle de 2010], il (n’était) pas possible que Alassane Ouattara devienne président."
©AFP
"Le recrutement de mercenaires et miliciens pour sauver la République n’était pas à l’ordre du jour dans la mesure où les forces de l’ordre faisaient leur travail."
"J’ai accepté de diriger le gouvernement pour servir mon pays. Gbagbo m’a dit, toi tu gères le gouvernement, moi je fais la politique."
© D.R.
"Il (Laurent Gbagbo) n’a jamais privilégié la piste de la guerre pour tuer qui que ce soit. C’est la piste diplomatique qu’il avait privilégiée."
"On me reproche d’avoir respecté la loi. Atteinte à l’autorité de l’État, quel État ? L’État incarné par Laurent Gbagbo. M’attaquer à moi-même ? Ce n’est pas possible."
© AFP
"Je n’ai jamais eu à jouer un rôle politique. J’ai participé à la campagne présidentielle à laquelle mon père était candidat comme étant un simple militant. Si je dois être éventuellement condamné, que ce soit à cause des faits pour lesquels on me poursuit et non parce que je suis le fils de Laurent Gbagbo."
© D.R.
"Il (le Coréen Young-Jin Choi, représentant de la mission de l’ONU en Côte d’Ivoire de 2007 à 2011) a outrepassé ses prérogatives. Il n’avait pas à dire qui a gagné parce que ce n’était pas sa mission. On pensait que l’Onuci était venue pour la paix, mais dans le fait elle a posé des actes qui laissent à désirer. Son rôle était de dire si les élections se sont déroulées selon les textes en vigueur en Côte d’Ivoire. C’est cela le sens de la certification."
"J’ai continué de négocier mêmes sous les bombes à la résidence de Gbagbo."
"Vous avez la légitimité lorsque le Conseil constitutionnel vous a déclaré vainqueur."
"Les juges sont encore en train de nous juger alors qu’on parle de réconciliation. On ne peut pas être en train de régler les questions de 2010 alors qu’on parle des élections de 2015."
© D.R.
"Quand le Conseil Constitutionnel a désigné Laurent Gbagbo vainqueur, je ne me suis pas posée de questions. Je l’ai rejoint et j’ai été nommée Ministre de la Famille et de la Femme."
©AFP
"Je ne me reconnais nullement dans les faits. Servir dans les institutions internationales, c’est servir son pays. Je n’ai jamais fait de politique. Je ne suis pas un politicien. Monsieur le président, je suis une cuillère sous la soupe de ce procès".
©AFP
"J’étais responsable de la sécurité du Palais présidentiel. Je suis prêt à assumer mes responsabilités en tout temps et en tout lieu. Pendant cette crise je n’ai fait que ce que je devais faire. Je ne suis pas sorti de ce cadre"
"Pour un soldat, le pays est au-dessus des hommes. Quand la République est attaquée, le soldat se lève et se bat (…). Le Conseil constitutionnel a déclaré le président Laurent Gbagbo vainqueur des élections. Il a prêté serment devant le Conseil. À partir de ce moment, je ne me posais plus de question".
© D.R.
"Je ne suis pas une meurtrière. J’ai déjà fait de la prison et je suis prête à y aller encore. La colère divine va s’abattre bientôt sur la Côte d’Ivoire. J’ai les preuves que le président Gbagbo a bel et bien gagné les élections présidentielles de 2010."
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Par Vincent DUHEM
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