Madagascar : des mesures vont être prises après le nouvel enlèvement d’un collégien français

Neuf suspects ont été arrêtés après l’enlèvement d’un jeune collégien français issu de la communauté karana, la semaine dernière à Tuléar, dans le sud-ouest de Madagascar. Âgé de 12 ans, l’adolescent avait été relâché trois jours plus tard en échange d’environ 11 000 euros.

La police patrouille le 4 octobre 2013 à Hell-Ville à Madagascar. © AFP

La police patrouille le 4 octobre 2013 à Hell-Ville à Madagascar. © AFP

Publié le 24 février 2015 Lecture : 2 minutes.

L’enquête sur l’enlèvement de Houssein Anvaraly progresse. D’après François Goldblat, l’ambassadeur de France à Antananarivo, neuf personnes suspectées d’avoir brièvement enlevé le jeune Français de 12 ans la semaine dernière à Tuléar (Sud-Ouest) ont été arrêtées. "La police fait son enquête, la justice va intervenir, laissons-les travailler. Pour l’instant j’observe qu’il y a d’ores et déjà neuf arrestations", a déclaré lundi 23 février le diplomate devant la presse.

Houssein Anvaraly avait été enlevé mardi dernier à la sortie du collège de France Étienne Flacourt de Tuléar puis libéré par ses ravisseurs vendredi soir après le paiement d’une rançon de 35 millions d’ariary, soit près de 11 000 euros. Le jeune garçon appartient à la communauté musulmane karana, formée par des descendants d’immigrés indo-pakistanais implantés depuis plusieurs siècles à Madagascar.

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"Bretons, normands ou karana, ils sont Français"

"Il y a un sous-groupe au sein de la communauté française mais cela ne nous intéresse pas que les gens soient (…) corses, marseillais, bretons, normands ou karana, ils sont français, a souligné François Goldblat. Nous voulons l’élucidation des affaires passées et nous voulons que s’arrêtent les campagnes systématiques d’enlèvement de ressortissants français".

L’ambassadeur a par ailleurs affirmé, documents à l’appui, qu’un dossier d’enquête réalisé par la France sera bientôt transmis à la présidence malgache en matière de kidnapping de Français, avec des noms, des photos et des numéros de téléphone. Il a aussi affirmé que la justice française serait désormais systématiquement saisie en cas de nouvel enlèvement. Dans ce genre de cas, la peine prévue par le code pénal est comprise entre 20 ans de réclusion criminelle et la perpétuité.

Les kidnappings de Français en hausse

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Un dispositif d’appel à témoin avec diffusion de photos de la victime est également envisagé, sur le modèle de l’"alerte enlèvement" appliquée dans l’Hexagone depuis quelques années. Selon l’ambassade, 20 à 30 Français sont enlevés chaque année à Madagascar. Le kidnapping le plus ancien recensé par les autorités françaises remonte à 1995, mais la situation s’est aggravée ces cinq dernières années.

Les Karana, majoritairement commerçants, sont fréquemment visés car ils font partie des grands opérateurs économiques du pays. En les kidnappant, les ravisseurs imaginent donc leur extorquer de fortes rançons. Perçus comme un groupe très fermé par leurs compatriotes malgaches, ils parlent souvent trois langues : malgache, hindou et français. Leur aisance a créé des jalousies à l’origine de relations parfois houleuses, allant parfois jusqu’à des opérations anti-karana dans certains quartiers il y a quelques années.

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(Avec AFP)

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