Twitter supprime un compte lié à Boko Haram
Le site de microblogging Twitter a supprimé lundi un compte ouvert depuis le 8 février, présenté comme celui de la nébuleuse islamiste nigériane Boko Haram. Une action que réclamaient de nombreux abonnés du réseau social.
Twitter a supprimé dans la nuit du 23 au 24 février un compte diffusant des messages attribués au groupe terroriste nigérian Boko Haram. Actif depuis le 8 février, celui-ci reflétait la volonté des islamistes de marquer une nouvelle ère dans leurs efforts de propagande. Non seulement en communiquant à travers un média "moderne", mais aussi en essayant de donner leur propre version des événements, notamment aux médias occidentaux.
Près de 5000 abonnés en deux semaines
Le compte avait préféré délaisser le nom "Boko Haram" (facilement détectable par les modérateurs de Twitter) pour celui de @Urwatu_Wutqa ("l’islam pur"). En deux semaines, une quinzaine de tweets dont des photos de la bataille de Gombe, le 18 février, ont été publiés. Outre les messages idéologiques en arabe, le compte a également diffusé deux tweets (en anglais et en français) destinés à démentir des informations données par l’armée nigériane faisant état d’une reprise de la ville de Baga (nord-ouest) le 21 février.
FLASH: Troops have this afternoon captured #BAGA after fierce battle with terrorists. Heavy Casualties. Mopping up ongoing. Details later
— DEFENCE HQ NIGERIA (@DefenceInfoNG) 21 Février 2015
>> Lire aussi #BringBackOurGirls : haro numérique sur Boko Haram !
Vers un nouveau compte ?
Passé presque inaperçu depuis sa création, le compte a été mis en lumière après les tweets de démenti de la reprise de Baga, publiés le 21 février. De nombreux utilisateurs du réseau social se sont alors lancés dans une campagne pour parvenir à la suppression de @Urwatu_Wutqa.
"@ongolaboy: @IzaneFG @Urwatu_Wutqa moi ce qui m’étonne ce sont le nombre de followers" plus de 4000 ! Et Twitter qui ne le supprime pas?
— BantuGeek© (@Ashille_ALEGA) 23 Février 2015
Twitter affirme régulièrement son attachement à la liberté d’opinion. L’entreprise supprime néanmoins des comptes jugés haineux ou faisant l’apologie du terrorisme. Mais les délais de désactivation peuvent être longs en raison de l’immensité du réseau. Pas sûr donc que cette stratégie empêche Boko Haram de se relancer assez vite dans l’aventure en créant un nouveau compte sous une autre identité.
>> Lire aussi : Boko Haram, la tactique du boucher
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