Centrafrique : Bozizé et Djotodia s’apprêtent à rentrer dans le rang de la transition

Michel Djotodia et François Bozizé s’apprêtent à signer, mercredi ou jeudi, une déclaration commune dans laquelle les deux anciens présidents centrafricains assurent s’inscrire dans le processus lancé à Brazzaville en juillet dernier. Une reconnaissance implicite des autorités actuelles de transition, dont « Jeune Afrique » s’est procuré le texte en exclusivité.

François Bozizé et Michel Djotodia. © Montage J.A.

François Bozizé et Michel Djotodia. © Montage J.A.

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Publié le 23 février 2015 Lecture : 2 minutes.

Les mystérieuses négociations de Nairobi doivent prendre fin mercredi ou jeudi avec la signature officielle d’une déclaration dans laquelle François Bozizé et Michel Djotodia déclarent adhérer "à l’accord de cessation des hostilités signé à Brazzaville le 23 juillet".

D’après ce document, paragraphé le 21 février par l’ensemble des participants (trois représentants des anti-balaka, trois des ex-Séléka dont Noureddine Adam) et dont J.A. a eu copie, les deux anciens présidents appellent "tous leurs partisans et sympathisants à soutenir le processus de sortie de crise résultant de l’application effective de la feuille de route de la transition".

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Si le texte (voir ci-dessous) ne mentionne pas directement la transition, le simple fait de s’inscrire dans le processus lancé à Brazzaville équivaut à une reconnaissance implicite des autorités qui en découlent. François Bozizé et Michel Djotodia se disent également disposés à "participer aux préparatifs du forum politique inclusif de Bangui" et aux élections prévues d’ici août, tout en demandant au "médiateur international, aux autorités de la transition et à la Minusca [mission de l’ONU en Centrafrique, NDLR] de garantir leur sécurité".

Négociations parallèles

Ouvertes en décembre dans la capitale kényane à l’initiative du président congolais et médiateur de la crise centrafricaine, Denis Sassou Nguesso (DSN), ces négociations parallèles avaient accouché, le 22 janvier, d’un accord sur le cessez-le-feu et sur l’arrêt des hostilités entre des ex-rebelles de la Séléka et les miliciens anti-balaka. Un accord aussitôt rejeté par l’ensemble de la communauté internationale (ONU, Communauté des États d’Afrique centrale), par les autorités de Bangui, puis par DSN lui-même.

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D’intenses négociations ont ensuite eu lieu entre les émissaires de la présidence congolaise, le médiateur kényan (l’ancien président du Parlement Kenneth Marende) et les belligérants pour trouver une sortie honorable. Le conseiller diplomatique de DSN, Martin Adouki, et le directeur des renseignements extérieurs, le général Mongo, se sont rendus à deux reprises dans la capitale kényane pour convaincre les délégations anti-balaka et ex-Séléka de revoir leurs ambitions à la baisse.

>> Lire aussi : que dit l’accord de Nairobi entre ex-Séléka et anti-balaka ?

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Si le chef de file des anti-balaka, Joachim Kokaté, a rapidement accepté d’abandonner les deux articles les plus controversés, concernant une amnistie générale et une refonte de la charte de transition, Michel Djotodia et Nourredine Adam furent beaucoup plus réticents, avant de finalement céder aux diverses pressions.

La cérémonie officielle devrait avoir lieu le 25 ou le 26 février en présence de plusieurs chefs d’État de la sous-région.

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Par Vincent DUHEM

Déclaration de Nairobi

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