Boko Haram : l’armée camerounaise accusée de nombreuses exactions contre les civils

Les populations du nord du Cameroun subissent des violences de la part non seulement des terroristes de Boko Haram, mais aussi de l’armée nationale. C’est le constat rendu public mercredi par le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac).

Des soldats camerounais à la recherche de combattants de Boko Haram le 17 février. © AFP

Des soldats camerounais à la recherche de combattants de Boko Haram le 17 février. © AFP

Publié le 20 février 2015 Lecture : 1 minute.

En termes militairement corrects, cela s’appelle des "dommages collatéraux". Mais pour le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac), les opérations de l’armée camerounaise contre le groupe islamiste Boko Haram s’apparentent à "toutes sortes de violations des droits humains" contre les civils, selon  un communiqué publié par l’ONG le 18 février.

"On ne peut pas au nom de la lutte contre Boko Haram qui est déjà rude, laisser les populations tétanisées, terrorisées par ceux qui sont là pour les protéger", a déclaré Maximilienne Ngo Mbe, directrice exécutive du Redhac, pointant du doigt les interrogatoires musclés des militaires pour obtenir des renseignements des populations. L’enjeu est de taille : les combattants de Boko Haram sont réputés pour leur capacité extraordinaire à se "fondre dans le décor" lorsque la menace des armées régulières se fait sentir.

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Des centaines de présumés combattants de Boko Haram arrêtés

L’armée camerounaise mène une bataille sans merci contre la nébuleuse islamiste nigériane, avec à la clé quelques succès ces derniers jours. En début de semaine, un officier camerounais estimait à "plus de mille", le nombre de combattants suspectés d’être liés à Boko Haram détenus à la prison de Maroua, dans le nord du Cameroun.  Des arrestations effectuées le plus souvent sur la base de renseignements obtenus auprès des populations.

D’après Mme Ngo Mbe, de nombreuses personnes "auraient été interpellées et conduites à la gendarmerie" après le ratissage récent de deux villages de l’extrême-nord. Une cinquantaine d’entre elles sont mortes asphyxiées dans leur cellule, avant d’être "enterrées dans une fosse commune en brousse", a-t-elle affirmé sans donner davantage de précisions.

L’armée camerounaise qui a déployé près de 6 500 hommes dans la région dans le cadre d’une opération baptisée "Alpha" se refuse pour le moment à tout commentaire.

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(Avec AFP)

 

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