Mustapha Hadji : « En football, le Maroc a pris du retard… mais nous pouvons revenir au sommet »

Ballon d’Or africain 1998, Mustapha Hadji est un des meilleurs joueurs de l’histoire du football du continent. Aujourd’hui sélectionneur-adjoint du Maroc, l’ancien milieu de terrain de Nancy, du Sporting Lisbonne ou encore de Coventry a accepté de s’exprimer sur les sanctions infligées à son pays par la CAF, mais aussi sa vision du football marocain. Interview exclusive.

Mustapha Hadji, l’une des plus grandes stars de l’équipe du Maroc de la fin des années 90. © Patrick Kovarik/AFP

Mustapha Hadji, l’une des plus grandes stars de l’équipe du Maroc de la fin des années 90. © Patrick Kovarik/AFP

Alexis Billebault

Publié le 20 février 2015 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : la Confédération africaine de football (CAF) a suspendu le Maroc pour les CAN 2017 et 2019, après son refus d’organiser aux dates prévues l’édition 2015. Avez-vous été surpris par cette sanction ?

Mustapha Hadji : Le Maroc est sonné par cette décision. Deux CAN, c’est une sanction lourde. Cela voudrait dire que si elle est confirmée, une partie de la carrière internationale d’une génération sera gâchée. Bien sûr, nous allons participer aux qualifications pour la Coupe du monde 2018, qui débuteront en fin d’année. Mais imaginez qu’on se fasse vite éliminer : cela signifierait que pendant trois ou quatre ans, le Maroc ne disputerait que des matches amicaux ! Mais Je sais que la fédération travaille et va présenter ses arguments, pour que la sanction soit réduite.

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La dernière apparition du Maroc en Coupe du monde remonte à 1998, et depuis la finale de la CAN 2004 perdue en Tunisie (1-2), les Lions de l’Atlas ont peu à peu disparu des sommets du football africain. Comment l’expliquez-vous ?

Par des mauvais choix, effectués après 2004. Cela a coûté cher à toute une génération de joueurs, comme Kharja, Chamakh, Ouaddou, mon frère Youssouf, etc… Mais il y a plusieurs responsables à cela : dirigeants, sélectionneurs, joueurs. Après la finale perdue en Tunisie, une mauvaise ambiance s’est installée au sein de la sélection. Il y avait un mal-être. Quand j’ai stoppé ma carrière internationale en 2002, ce n’était pas comme ça. Et forcément, le Maroc a pris du retard. L’Algérie et la Tunisie sont passées devant nous, mais avec la qualité de nos joueurs, je pense que nous pouvons revenir au sommet.

Taarabt aurait dû répondre, par politesse, même pour décliner la sélection. Il faut qu’il revienne un peu sur terre.

Où en est la sélection avec Adel Taarabt (Queens Park Rangers), dont les relations avec les Lions de l’Atlas sont assez compliquées ?

Badou Zaki, le sélectionneur, avait décidé, lors de sa nomination, de ne pas tenir compte du passé, et de donner sa chance à tout le monde. Il a tenté de joindre Taarabt, qui n’a jamais répondu à ses messages. Il m’a dit qu’il avait changé de téléphone, alors que les pré-convocations et les convocations sont toujours adressées aux clubs, qui font suivre aux joueurs concernés. Taarabt aurait répondre, par politesse, même pour décliner la sélection. Il faut qu’il revienne un peu sur terre. Son avenir en sélection ? Seul Badou Zaki peut répondre, mais personne n’est indispensable.

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Quels est votre rôle dans cette sélection ?

En plus d’être l’adjoint du coach, j’ai un peu un rôle de grand frère. Je communique beaucoup avec les joueurs, en les écoutant, les épaulant, tout en gardant une certaine distance. J’aurais pu rester tranquillement avec ma famille, mais je dois tellement aux Lions de l’Atlas que quand on m’a proposé de rejoindre le staff, je n’ai pas hésité…

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