États-Unis : « Nous ne sommes pas en guerre contre l’islam », affirme Obama
Au deuxième jour d’un sommet visant à lutter contre la « violence extrémiste », Barack Obama a martelé que les terroristes ne parlaient pas « au nom d’un milliard de musulmans ». Le président américain, qui a pesé ses mots, a lancé un appel à l’unité dans un contexte confessionnel tendu aux États-Unis.
La précision était-elle nécessaire ? Aux yeux de certains, sans doute. Pour d’autres, elle aura surtout été agréable à entendre. Barack Obama a donc tenu à préciser que son pays n’était pas en guerre contre l’islam. Les dirigeants du groupe État islamique "ne sont pas des leaders religieux, ce sont des terroristes", a affirmé le président américain, mercredi 19 février, devant les représentants de 60 pays, dont plusieurs musulmans, et des responsables de villes américaines, tous réunis à Washington.
Obama veut vaincre "les fausses promesses de l… par afp
Les musulmans devraient en "faire plus"
Mais Obama ne s’est pas arrêté là. Il a également invité les musulmans et particulièrement les leaders religieux, à en "faire plus" dans la lutte contre "l’extrémisme violent" afin de discréditer l’idée selon laquelle "les pays occidentaux seraient déterminés à supprimer l’Islam".
Dans son discours, le président américain a porté une attention particulière au choix des mots. Jamais il n’a prononcé l’expression "terroristes musulmans" en anglais. "La religion n’a rien à voir avec le terrorisme", a-t-il tenu à préciser.
Le meurtre de trois étudiants musulmans a ravivé les tensions
Ces déclarations du président américain ont été prononcées alors que trois étudiants ont été tués par balle dans la ville de Chapel Hill, mardi 10 février. Barack Obama a déploré les "meurtres brutaux" de "trois jeunes musulmans américains", soulignant au passage la religion des étudiants. L’enquête policière n’a pas encore révélé pour l’instant si ce crime est lié à la religion des étudiants ou à une dispute de voisinage, mais la très grande précaution des médias américains sur ce sujet – voire le silence gêné pur et simple – avait fait polémique dans le pays, notamment sur les réseaux sociaux.
>> À lire : Meurtre de trois musulmans aux États-Unis : les médias sur le banc des accusés
Des milliers de personnes ont assisté aux funérailles des trois étudiants, jeudi 12 février. Mardi dernier, le suspect dans cette affaire, Craig Hicks, a été inculpé d’assassinat. L’homme de 46 ans risque la peine de mort ou la prison à perpétuité.
Tout au long de son allocution, Barack Obama s’est montré protecteur à l’égard des musulmans vivants aux États-Unis et il a tenté de calmer les tensions."Les musulmans américains se sentent injustement visés", a-t-il reconnu avant d’ajouter qu’on devait éviter de "stigmatiser des communautés entières".
(Avec AFP)
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