Togo : grogne des agents de la fonction publique à deux mois de la présidentielle

Le front social est tendu au Togo à quelques semaines de l’élection présidentielle. Des mouvements d’humeurs, principalement dans les secteurs clés de la santé et de l’éducation, ont poussé le gouvernement à décréter, le 17 février, la fermeture des écoles sur toute l’étendue du territoire « jusqu’à nouvel ordre ». 

Des policiers en faction devant une école à Lomé en avril 2013. © DR

Des policiers en faction devant une école à Lomé en avril 2013. © DR

ProfilAuteur_EdmondDalmeida

Publié le 19 février 2015 Lecture : 2 minutes.

Le bras de fer entre les syndicats de l’éducation et le gouvernement togolais exaspère les élèves qui n’hésitent plus à descendre dans la rue pour manifester leur ras-le-bol. Les autorités ont pris la mesure de la situation et ont décidé la fermeture de toutes les écoles publiques et privées sur toute l’étendue du territoire.

Pourquoi le gouvernement a décidé de fermer les écoles ?

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La décision de fermer l’ensemble des établissements scolaires du pays est intervenue après des manifestations d’élèves dans plusieurs villes. Pour Florent Maganawé, ministre des Enseignements primaires et secondaires, il s’agissait d’éviter les débordements comme ce fut le cas en avril 2013. À l’époque, les manifestations d’élèves qui réclamaient la fin des grèves à répétition des enseignants avaient fait des dizaines de blessés et au moins un mort. Le 17 février, des élèves s’en sont même pris au matériel de révision des listes électorales à Dapaong dans le nord du pays.

"Certains enseignants poussent leurs élèves à manifester" en les menaçant de sauter des chapitres du programme, a indiqué le ministre qui promet que les discussions vont se poursuivre avec les syndicats pour aboutir à une réouverture des écoles.

Quelles sont les revendications des syndicats ?

La grogne est menée par un regroupement de syndicats, la Synergie des travailleurs du Togo (STT). Pour le docteur Gilbert Tsolenyanu, porte-parole du mouvement, depuis la dévaluation du franc CFA en 1994, l’État togolais refuse de mettre en place des mesures d’accompagnement pour les agents de la fonction publique. Pire selon lui, "le gouvernement ne respecte pas ses engagements". Les syndicats réclament aussi la revalorisation des salaires de tous les agents, dans le respect des grades de chacun.

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Gilbert Tsolenyanu  explique que l’État togolais dispose de moyens conséquents pour satisfaire les exigences des syndicats et pointe du doigt l’intransigeance du ministre des Finances dans la gestion du dossier. "Si on peut trouver plus de 168 millions de F CFA ( 256 000 euros) pour organiser une conférence de 48 heures à Lomé, on peut trouver les fonds nécessaires pour augmenter les salaires des fonctionnaires". conclut-il.

Quelles sont les propositions du gouvernement ?

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Des négociations sont conduites depuis plusieurs jours par le Premier ministre Arthème Ahoomey-Zunu pour désamorcer la crise. Le ministre des Enseignements primaires et secondaires explique que des mesures avaient déjà été prises pour satisfaire aux revendications des grévistes. Le gouvernement a, par exemple, accepté de verser en quatre tranches près de 909 millions de francs CFA aux agents.

L’État n’a pas les moyens de satisfaire à toutes les exigences des syndicats car il s’agit de sommes importantes, non-prévues par le budget de l’année en cours, estime Florent Maganawé qui ajoute que "la situation est prise au sérieux au sommet de l’État et que de bonnes solutions seront trouvées pour calmer les esprits".

>> Lire aussi Togo : la Cour constitutionnelle rectifie le tir sur la date de l’élection présidentielle

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