ONU : Égyptiens et Occidentaux divisés sur la stratégie à suivre contre le terrorisme en Libye

Pendant que le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi réclame publiquement une intervention militaire internationale en Libye, les pays occidentaux défendent l’option d’une solution politique et la mise en place d’un gouvernement d’union nationale.

Un avion de combat égyptien à l’atterrissage le 16 février 2015 de retour de frappes en Libye. © AFP

Un avion de combat égyptien à l’atterrissage le 16 février 2015 de retour de frappes en Libye. © AFP

Publié le 18 février 2015 Lecture : 3 minutes.

Le président Sissi à l’offensive

Au lendemain d’un raid de son aviation contre des positions du groupe État islamique (EI), l’Égypte s’est placée mardi en première ligne pour demander à l’ONU de mandater une intervention internationale en Libye. Cette question est au cœur d’une réunion du Conseil de sécurité prévue mercredi, à la demande du ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, qui se trouve à New York pour faire un exposé de la situation.

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Lundi, il n’a fallu que quelques heures au président Abdel Fattah al-Sissi pour lancer l’aviation égyptienne contre la branche libyenne de l’EI, qui venait de revendiquer dans une effroyable vidéo la décapitation de 21 chrétiens coptes, dont 20 Égyptiens. "Il n’y a pas d’autre choix", a asséné le président Sissi, interrogé mardi par la radio française Europe 1 sur sa volonté de demander au Conseil de sécurité d’adopter une résolution pour une intervention militaire internationale.

"Ce qui se passe en Libye va transformer ce pays en un terreau qui va menacer l’ensemble de la région, pas uniquement l’Égypte mais aussi le bassin méditerranéen et l’Europe", a prévenu le président égyptien. Nous avons besoin de le refaire, mais ensemble." Rien n’a filtré mardi sur le bilan des frappes en Libye, ni sur leur éventuelle poursuite. "Il faut traiter ce problème car la mission n’a pas été achevée par nos amis européens, a ajouté Sissi en référence à l’intervention qui a abouti à la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Nous avons abandonné le peuple libyen, prisonnier de milices extrémistes".

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Les Occidentaux favorables à "une solution politique"

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Mardi , les principaux pays européens et les États-Unis ont souligné de leur côté dans une déclaration commune la nécessité de trouver une "solution politique" en Libye et appelé à la formation d’un gouvernement d’union nationale qu’ils sont prêts à soutenir. "L’assassinat brutal de 21 citoyens égyptiens en Libye par des terroristes affiliés à l’EI souligne une fois encore l’urgente nécessité d’une solution politique du conflit", indique cette déclaration rendue publique à Rome.

La formation d’un gouvernement d’unité nationale, que ces grandes puissances occidentales (États-Unis, Allemagne, France, Grande-Bretagne, Italie et Espagne) se disent prêtes à soutenir, "constitue le meilleur espoir pour les Libyens", poursuit le texte. Celui-ci annonce par ailleurs que le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Libye, Bernardino Leon, convoquera dans les prochains jours une série de réunions dans le but d’aboutir à la formation de ce gouvernement d’unité nationale. Ceux qui ne participeront pas à ce processus de réconciliation s’exclueront de la "solution politique".

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"Quatre ans après la révolution", qui a abouti à la chute du colonel Mouammar Kadhafi, "il ne sera pas permis à qui tente d’empêcher le processus politique et la transition démocratique de la Libye de condamner le pays au chaos et à l’extrémisme", indique encore ce texte, qui ne fait toutefois aucune allusion à une éventuelle menace d’intervention militaire dans le cas où ce processus n’aboutirait pas.

L’Italie en première ligne sur le dossier libyen

L’Italie a récemment cherché à mobiliser l’ONU et ses alliés européens pour tenter de ramener la stabilité dans son ancienne colonie, redoutant l’établissement d’un "califat" sur l’autre rive de la Méditerranée. Le ministre italien des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni, avait affirmé ce week-end que l’Italie était "prête à combattre" et son homologue de la Défense, Roberta Pinotti, avait précisé que le pays prendrait la tête d’une coalition armée et enverrait au moins 5 000 hommes sur le terrain.

Mais le président du conseil italien Matteo Renzi a calmé le jeu lundi en jugeant que ce n’était "pas le moment pour une intervention militaire", tout en appelant à faire preuve de "sagesse et de prudence".

L’Italienne Federica Mogherini, chef de la diplomatie de l’Union européenne, s’entretiendra par ailleurs jeudi à Washington avec le secrétaire d’État américain John Kerry et des leaders arabes à propos de la Libye, au lendemain d’un sommet sur "l’extrémisme violent" dans la capitale américaine.

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(Avec AFP)

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