RDC : début de l’offensive de l’armée contre les FDLR dans l’Est
Attendue depuis fin janvier, l’opération de l’armée congolaise contre les combattants des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) semble s’amorcer ce mardi avec le lancement d’une offensive au Sud-Kivu.
Mis à jour le 25/02 à 8 heures
Annoncées le 29 janvier par le général Didier Etumba, chef d’état-major général de l’armée congolaise, "les opérations contre les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) ont commencé au Sud-Kivu tôt ce matin (24 février) et vont durer aussi longtemps que ces gens vont résister", a déclaré à l’AFP un officier des Forces armées de la RDC (FARDC).
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Sans le soutien de la MONUSCO
L’opération en cours se déroulerait autour du territoire d’Uvira, dans le sud de la province du Sud-Kivu. Elle serait menée par le général de brigade Espera Masudi dans le secteur de Mulenge, sur les moyens plateaux d’Uvira. "On entend des détonations ici à Lemera, à une trentaine de kilomètres de Mulenge", a témoigné Innocent Ndaheba, responsable de la Société civile (qui regroupe des associations, des ONG et des syndicats) de la région, selon lequel les FARDC se déployaient "depuis deux jours".
Mardi soir, le général Léon-Richard Kasonga, porte-parole des FARDC, a lu un communiqué indiquant que – bien qu’aucune attaque d’envergure n’ait été rapportée avant – l’offensive a en réalité été lancée "depuis le 27 janvier 2015 (…) contre les FDLR réfractaires au désarmement volontaire".
"Après avoir fixé l’ennemi et restreint ses mouvements tant au Nord- qu’au Sud-Kivu", l’armée "vient de reconquérir au cours des affrontements de ce 24 février 2015 quatre objectifs au Sud-Kivu", dont un "quartier-général du sous-secteur des FDLR", a souligné le général. Selon lui, le bilan est de la journée est de "trois FDLR tués, deux FDLR capturés, et trois dépendants (femmes et enfants) récupérés".
"Les opérations continuent sans désemparer et l’ennemi est en débandade. Les FARDC ne rencontrent aucune résistance majeure", a ajouté le général, indiquant que l’objectif était une "victoire totale sur les FDLR et sur toutes les autres forces négatives" des Kivu, où sévissent plusieurs dizaines de groupes armés.
Kinshasa avait refusé à la mi-février l’aide proposée par la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco). Cette dernière avait promis un soutien logistique, stratégique et opérationnel dans la lutte contre les FDLR, avant elle même d’y renoncer en raison du refus des autorités congolaises de remplacer deux généraux, Bruno Mandevu et Sikabwe Fall, chargés de piloter les opérations alors qu’ils sont, selon l’ONU, accusés de graves exactions.
Rassurer la communauté internationale
Le lancement de l’opération intervient au lendemain de l’annonce de la démission de Russ Feingold, représentant des États-Unis dans la région des Grands-Lacs. Ce dernier était généralement très critique sur la volonté réelle de Kinshasa de lutter contre les FDLR. Le gouvernement de la RDC était également soupçonné par les Rwandais de connivences avec les rebelles, notamment en raison des tergiversations de Kabila qui avait déjà refusé de donner son aval à une opération conjointe FARDC-Monusco début janvier.
Les FDLR compteraient entre 1 500 et 2 000 combattants, principalement disséminés dans les provinces riches des Nord et Sud-Kivu, instables depuis 20 ans, où les soldats et miliciens ont commis de graves violations des droits de l’homme (meurtres, viols, enrôlements d’enfants, pillages…).
La communauté internationale avait laissé aux FDLR six mois, jusqu’au 2 janvier, pour déposer les armes et faire reddition, mais à peine 300 combattants s’étaient rendus, dont aucun des chefs recherchés par les justices rwandaise et internationale.
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(Avec AFP)
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