Endettement des États ouest-africains : la BCEAO reste confiante
En 2015, les États de l’Union économique et monétaire ouest-africaine vont émettre 2 865 milliards de F CFA de dette. Pour la Banque centrale, ce recours massif à l’endettement ne devrait pas mettre en danger leur stabilité économique, d’autant plus que la région devrait connaître une croissance de 7,2 % cette année.
Les États de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA) – qui regroupe le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, la Guinée-Bissau, le Sénégal, le Niger et le Togo – prévoient d’émettre 2 865 milliards de francs CFA (4,4 milliards d’euros) de dette en 2015.
Un montant en net recul par rapport aux 3450 milliards de F CFA annoncés en 2014, année durant laquelle la Côte d’ivoire et le Sénégal, les deux premières économies de la région, avaient eu recours aux marchés financiers internationaux. Si Dakar ne semble pas pressé de renouveler l’expérience en 2015, Abidjan a déjà récidivé, levant 1 milliard de dollars en février.
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Faible risque de surendettement
Ces recours réguliers à l’endettement sont-ils une menace pour la stabilité macroéconomique de ces pays ? Le Fonds monétaire international semble pencher en faveur de cette hypothèse. L’institution internationale a mis en garde les pays africains contre un enthousiasme excessif pour les emprunts internationaux, en raison des risques de change inhérents au remboursement d’une dette libellée en dollars.
Pour Tiémoko Meyliet Koné, le gouverneur de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), la situation reste sous contrôle. D’abord parce que la plupart des émissions prévues cette année seront des titres du Trésor libellés en francs CFA. De plus, et même s’il reconnaît la situation défavorable de l’euro (auquel le franc CFA est arrimé) par rapport du dollar depuis un an, l’économiste ivoirien estime que « les perspectives de croissance de l’Union sont favorables. Elles montrent que la dette devrait rester stable dans l’ensemble des États-membres », a-t-il indiqué dans un document adressé à l’agence Reuters.
La BCEAO prévoit une croissance économique de 7,2 % dans la zone UEMOA contre 6,6 % en 2014, alors que le FMI table sur une croissance de 5,8 % pour l’ensemble de l’Afrique subsaharienne en 2015.
« L’appréciation du dollar par rapport à l’euro aura un impact plus important sur les exportations que sur les importations [des États de la région] », a-t-il affirmé, ajoutant que « la balance commerciale des pays de l’Union devrait connaître une amélioration de près de 200 milliards de francs CFA, soit environ 0,4 % du PIB en 2015 ». D’ailleurs, insiste-t-il, le FMI place le risque de surendettement des pays de la zone dans la catégorie « faible à modéré ».
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