Mali : deux enfants et un Casque bleu tchadien tués à Kidal

Deux enfants et un Casque bleu tchadien ont été tués dimanche par des tirs de roquettes à Kidal, dans le nord-est du Mali, au lendemain d’un attentat meurtrier à Bamako, le premier à frapper des Occidentaux dans la capitale.

Des soldats des Nations unies patrouillent à Kidal (Mali) le 27 juillet 2013. © AFP

Des soldats des Nations unies patrouillent à Kidal (Mali) le 27 juillet 2013. © AFP

Publié le 8 mars 2015 Lecture : 3 minutes.

Contrairement à l’attaque de Bamako, revendiquée par Al-Mourabitoune, le groupe jihadiste de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, les auteurs des tirs de roquettes contre un camp de l’ONU à Kidal, fréquents dans ce bastion de la rébellion, ne se sont pas fait connaître dans l’immédiat.

La Mission de l’ONU au Mali (Minusma) a fait état d’un soldat tué et de huit blessés dans ses rangs, ainsi que de deux morts et trois blessés parmi la population civile à l’extérieur du camp. Elle a précisé ensuite sur son compte Twitter que les deux civils tués étaient des enfants. Une source au sein de la Minusma a par ailleurs indiqué que le soldat tué appartenait au contingent tchadien, le plus important numériquement à Kidal.

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Une trentaine de tirs de roquettes et d’obus

"Vers 05H40 (locale et GMT) le camp de la Minusma à Kidal a essuyé plus d’une trentaine de tirs de roquettes et d’obus", et les Casques bleus ont répliqué peu après à deux kilomètres du camp, "une fois la provenance des tirs établie", selon un communiqué. "Cette attaque intervient alors que des progrès ont été enregistrés à Alger lors des pourparlers de paix", ajoute la force de l’ONU, en référence à l’accord paraphé le 1er mars par le gouvernement, mais pas encore par la rébellion à dominante touareg du Nord.

Elle fustige "la lâcheté des auteurs de ces tirs qui ont également atteint des citoyens innocents". Une source sécuritaire au sein de la Minusma a indiqué à l’AFP que des roquettes étaient tombées dans un campement situé à environ trois kilomètres du camp de l’ONU, tuant des civils appartenant à la tribu arabe des Kountas. Paris a condamné cette attaque, assurant que "la France soutient pleinement la Minusma dans sa mission de stabilisation au Mali".

Forte de quelque 10.000 militaires et policiers, la Minusma a annoncé samedi avoir "mis à la disposition des autorités maliennes des enquêteurs et experts en scènes de crime" pour retrouver les auteurs de l’attentat de Bamako, qui a fait cinq morts (trois Maliens, un Français et un Belge) et au moins huit blessés.

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Sécurité renforcée à Bamako

La sécurité était renforcée dimanche dans la capitale, où les contrôles étaient stricts sur les trois ponts enjambant le fleuve Niger, et la police anticriminelle était déployée en force, équipée de gilets pare-balles. Une source policière a fait état d’"indices sur le véhicule qui a servi à transporter le commando auteur des crimes commis à Bamako", sans autre précision.

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Dans sa revendication, le groupe Al-Mourabitoune a dit vouloir venger non seulement un de ses chefs, Ahmed el-Tilemsi, tué par l’armée française en décembre, mais surtout son "prophète de l’Occident mécréant qui l’a insulté et moqué". Il faisait allusion aux caricatures du prophète Mohammed publiées par l’hebdomadaire satirique français Charlie Hebdo, dont une partie de la rédaction avait été massacrée deux mois auparavant, jour pour jour, par deux jihadistes à Paris, où le président malien Ibrahim Boubacar Keïta avait participé le 11 janvier à la grande "marche contre le terrorisme".

"Nous devons rester vigilants"

Le Premier ministre malien Modibo Keïta a appelé samedi tous les Maliens à la vigilance. "Nous devons rester vigilants, les populations doivent signaler les attitudes de personnes suspectes", a-t-il déclaré. L’attentat, perpétré dans la nuit de vendredi à samedi dans un restaurant au cœur de Bamako, est le premier visant des Occidentaux dans la capitale, qui vit depuis 2012 sous la menace jihadiste.

Le nord du Mali était tombé début 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda , qui en ont été partiellement chassés par l’opération militaire "Serval", lancée à l’initiative de la France en janvier 2013, à laquelle a succédé en août 2014 l’opération "Barkhane", dont le rayon d’action s’étend à l’ensemble de la zone sahélo-saharienne. Des zones entières échappent toujours au pouvoir central, mais les attaques jihadistes, qui s’étaient multipliées depuis l’été, surtout contre la Minusma, avaient récemment diminué d’intensité.

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