Mozambique : marche en hommage au Franco-Mozambicain tué à Maputo

Un millier de personnes ont marché samedi à Maputo pour rendre un dernier hommage à Gilles Sistac, universitaire franco-mozambicain abattu cette semaine en plein centre de la capitale du Mozambique, a constaté l’AFP.

Marche, samedi 7 mars à Maputo, en hommage à l’universitaire franco-mozambicain Gilles Cistac. © AFP

Marche, samedi 7 mars à Maputo, en hommage à l’universitaire franco-mozambicain Gilles Cistac. © AFP

Publié le 7 mars 2015 Lecture : 1 minute.

Assassiné mardi à l’âge de 54 ans, Gilles Cistac, un Français naturalisé mozambicain, était l’un des rares avocats de droit constitutionnel dans un pays où il est quasiment impossible de poursuivre l’Etat en justice. Ces dernières semaines, il avait publiquement défendu le projet de décentralisation que le principal parti d’opposition, la Renamo, entend défendre à l’Assemblée courant mars, le jugeant parfaitement constitutionnel.

Les manifestants, dont des étudiants, des défenseurs des droits de l’Homme et des responsables d’opposition, ont marché dans le calme. Le défilé est parti de la brasserie devant laquelle l’universitaire a été tué par balles par quatre hommes en voiture, pour prendre fin devant l’université Edouardo Mondlane où il faisait cours.

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Parmi les pancartes brandies par les manifestants, on pouvait lire "Justice", "Le peuple veut la sécurité" ou encore en français "Je Suis Cistac", inspiré par le slogan "Je suis Charlie" apparu après l’attentat commis le 7 janvier à Paris au siège de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo.

"Les balles ne peuvent pas venir à bout de la liberté"

D’anciens étudiants en droit de Gilles Sistac ont aussi brandi des exemplaires de la Constitution et récité des textes de loi relatifs à la liberté d’expression. "Ils ont fait taire une voix mais ils ont fait se lever celles de millions de Mozambicains. Les balles ne peuvent pas venir à bout de la liberté", a déclaré Alice Mabote, la présidente de la Ligue mozambicaine des droits de l’Homme.

Installé au Mozambique depuis 1993, juste après la fin de la guerre civile, Gilles Sistac collaborait régulièrement au journal Canal de Moçambique, et était considéré comme l’une des principales voix critiques à l’égard du pouvoir, sans être affilié à aucun parti. Ces dernières semaines, il avait été pris à parti par la presse gouvernementale. Les attaques étaient virulentes dans les médias et les réseaux sociaux, alors que les relations entre le Frelimo – au pouvoir depuis l’indépendance en 1975 – et la Renamo, issue de l’ancienne rébellion, restent tendues.

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