Gabon : e-Doley préfère le porte-monnaie… sur mobile
Après s’être fait connaître en proposant des services financiers classiques, la start-up e-Doley s’apprête à lancer des solutions de paiement innovantes.
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Depuis sa création en 2011, e-Doley Finance a marqué des points. La start-up gabonaise a pris un bon départ en se concentrant sur les activités de change et de transfert d’argent manuels. Trois ans plus tard, elle affiche un chiffre d’affaires de 2 milliards de F CFA (3 millions d’euros) pour un volume d’affaires de 12 milliards de F CFA, et dispose de deux agences à Libreville (l’une au marché Mont-Bouët, en centre-ville, l’autre à la Sablière, près de l’aéroport), où elle emploie une douzaine de salariés.
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Forte de ces résultats, la PME s’apprête à lancer fin mars une plateforme de services financiers, e-Doley Cash. Une filiale qui va lui permettre de se diversifier dans les activités de banque mobile (retrait et transfert d’argent par téléphone, paiement de factures par smartphone…). Le créneau que visait justement Ernest Tewelyo Akendengué, 35 ans, directeur général et fondateur d’e-Doley, lorsqu’il a décidé de créer son entreprise.
« Au contact »
Le marché du paiement sécurisé par téléphone est très concurrentiel au Gabon, où plusieurs grands opérateurs (Airtel, Moov, Gabon Télécom) et groupes bancaires (Bicig) offrent déjà la possibilité de payer des factures par ce biais. Ernest Tewelyo Akendengué, lui, veut aller plus loin, en développant des services financiers à la fois très pointus et sécurisés sur le plan technologique, mais aussi souples et simples d’utilisation pour des populations encore faiblement bancarisées et peu familiarisées avec le monde virtuel de la technologie NFC (Near Field Communication : « Communication en champ proche », à moins de 10 cm).
« Nous irons au contact des gens, pour leur permettre de régler par paiement électronique des services courants, comme des courses en taxi », explique le jeune patron, dont l’objectif est de s’imposer rapidement comme l’acteur de référence dans le domaine du paiement de proximité au Gabon. Pour mener à bien son nouveau projet, il est soutenu par son partenaire technique français, Wonderbank, spécialisé dans la conception de solutions de paiement par téléphone sans contact.
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La réussite d’e-Doley Finance, c’est aussi le retour gagnant d’Ernest Tewelyo, devenu entrepreneur un peu par hasard. Formé à l’École des gemmes, en banlieue parisienne, le Librevillois a effectué plusieurs stages au sein d’entreprises spécialisées dans les services financiers, qui l’ont davantage attiré que le milieu très fermé de la joaillerie. Déjà, il songeait à la façon de les adapter et de les développer au Gabon.
En 2011, de retour à Libreville mais sans argent pour faire avancer son projet, Ernest Tewelyo Akendengué envisage de repartir en Europe parfaire sa formation avec l’aide financière de sa mère, qui contracte un emprunt de 5 millions de F CFA. « J’étais gêné et voulais absolument lui rembourser ce prêt. Cela m’a tenaillé à tel point que j’ai finalement renoncé à prendre l’avion et décidé, avec cet argent, de lancer l’entreprise dont j’avais déjà réalisé l’étude de marché, se souvient-il. L’idée était de proposer aux Gabonais un porte-monnaie électronique et des services ciblés. C’est-à-dire toutes les fonctionnalités d’une banque, de jour comme de nuit, et en toute autonomie, dans un téléphone portable. » Mais avant cela, la start-up a fait ses preuves dans le change et le transfert d’argent « classiques » et peaufiné son plan d’affaires.
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