Après le Sénégal, le « JT rappé » débarque en Côte d’Ivoire
Véritable succès populaire au Sénégal depuis bientôt deux ans, le « JT rappé » s’est exporté en Côte d’Ivoire. Aux manettes de ce nouveau programme d’information tout en rythme et en humour, les présentateurs-rappeurs ivoiriens Smile et Nash.
Le wolof a laissé la place au nouchi et le plateau est passé du rouge au vert et orange, les couleurs nationales de la Côte d’Ivoire. Mais les ingrédients de base du "JT rappé" sénégalais sont, eux, toujours là : du rap, des infos, et surtout de l’humour.
Fin février, les rappeurs ivoiriens Smile et Nash ont officiellement présenté leur "Journal Gbayé", sur le modèle de l’émission populaire lancée il y a près de deux ans au Sénégal par leurs "grands frères" Xuman et Keyti. Comme eux, face à la caméra, ils déroulent les titres de l’actualité avec un flow percutant, jonglant aisément du Français à l’argot ivoirien sur un rythme saccadé.
>> Lire aussi Sénégal : Xuman et Keyti, à l’école du JT rappé
Bientôt diffusé sur la RTI 2 ?
Le numéro pilote du "Journal Gbayé" a été diffusé le 25 février sur leur chaîne Youtube. Au menu de ce premier épisode, les enlèvements d’enfants en Côte d’Ivoire, les tourments de Joseph Kabila en République démocratique du Congo (RDC) ou encore la coupe d’Afrique des nations (CAN) en Guinée équatoriale.
Ce projet a séduit les responsables de la Radiodiffusion télévision ivoirienne 2 (RTI 2). Des discussions sont en cours et un contrat pourrait rapidement être signé entre les deux parties, portant sur une diffusion bimensuelle de ce programme décalé.
Né à Dakar, ce concept de "JT rappé" est l’œuvre de deux rappeurs sénégalais, Xuman et Keyti. Depuis bientôt deux ans, ils décortiquent l’actualité sénégalaise, africaine et internationale en musique et en humour. Leur succès sur Youtube leur a rapidement valu une diffusion hebdomadaire, tous les vendredis, après le journal de 20h, sur la chaîne de télévision privée 2STV.
"Nash propose un rap savoureux en noushi"
En janvier 2014, les deux compères réfléchissent à l’exportation de leur "JT rappé". "Nous voulions lancer notre projet dans d’autres pays africains pour démocratiser la liberté d’expression, mais il nous manquait les moyens", se rappelle Keyti. Ils font alors appel à l’ONG Open society for initiative in West Africa (Osiwa). Après plusieurs mois de discussions, Osiwa accepte de soutenir la création de journaux télévisés rappés en Côte d’Ivoire et au Niger, avec un budget global de 70 000 euros pour financer l’achat de matériel et des cycles de formation.
Xuman, qui est né et a grandi à Abidjan, a déjà ses présentateurs ivoiriens en tête : Smile, membre du groupe Lekiptip, et Nash, la "Go cracra du Djassa". "Elle a tout de suite été partante, explique Keyti. Elle a le profil parfait : elle est populaire et propose un rap savoureux en nouchi, le langage de la rue." Fin janvier, Xuman et les techniciens sénégalais se sont rendus en Côte d’Ivoire pour former l’équipe ivoirienne. Ils devraient bientôt faire de même au Niger, où un autre journal télévisé rappé doit voir le jour dans les prochaines semaines.
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Benjamin Roger
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