Le Mozambique fait chuter Tom Albanese
Poussé par un conseil d’administration déçu par ses performances, notamment au Mozambique, le patron américain de Rio Tinto vient d’annoncer sa démission de la direction générale du géant minier anglo-australien.
La démission le 17 janvier de Tom Albanese, patron de Rio Tinto depuis 2007, a pris les connaisseurs du secteur minier par surprise. La veille encore, les analystes se félicitaient des bons résultats de la filière fer de l’entreprise, qui a produit des volumes record de 253 millions de tonnes en 2012, profitant au passage d’une hausse du prix de ce minerai, passé de 90 dollars en septembre dernier, à 150 dollars début janvier 2013.
La décision d’acquérir une mine de charbon au Mozambique a eu un impact financier inacceptable
Jan du Plessis, président du conseil d’administration
Mais c’est sur les très mauvaises performances dans l’aluminium et le charbon que Tom Albanese a été sanctionné. Les acquisitions qu’il a pilotées dans ces filières, notamment en Afrique, ont entrainé 14 milliards de dollars de dépréciation d’actifs pour le groupe. Une situation qui a poussé le conseil d’administration à lui retirer son soutien. « La décision d’acquérir une mine de charbon au Mozambique a eu un impact financier inacceptable [autour de 3 milliards de dollars, NDLR] dans nos comptes », estimait le Sud-africain Jan du Plessis, le président du conseil d’administration, pour justifier cette séparation à l’amiable.
Bons et loyaux services
Quant aux actifs de Rio Tinto dans l’aluminium, pour la plupart hérités du rachat d’Alcan, supervisé aussi par Tom Albanese, ils pèseront entre 10 et 11 milliards de dollars dans le compte de résultats de l’année 2012, qui sera présenté le 14 février prochain.
Lire aussi :
Guinée : le bras de fer continue avec Rio Tinto
Mines : bras de fer dans le Simandou
Tom Albanese, de nationalité américaine, âgé de 55 ans, quitte le groupe australien après 20 années de bons et loyaux services. Entré dans le groupe en 1993, à la faveur du rachat du minier Nerco, il a gravi successivement tous les échelons de Rio Tinto, assumant notamment la responsabilité de la filière cuivre, puis celle de l’exploration. Sur le continent africain, on l’a connu particulièrement actif en Guinée, pour faire avancer le méga-projet minier de fer du Simandou, mais aussi en Afrique du Sud, en RD Congo et au Mozambique.
C’est l’Australien Sam Walsh, qui prend la suite de l’Américain. Il présidait jusqu’alors aux destinées de la division fer et des activités australiennes du groupe. Ses précédentes responsabilités l’aideront à améliorer les relations du groupe avec le gouvernement de Cambera, qui cherche à augmenter les taxes minières, mais aussi à trouver les moyens de démarrer – enfin – l’exploitation de la mine de fer du Simandou.
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