« White Shadow » : Noaz Deshe raconte la barbarie contre les albinos

On sait à quel point les albinos, dans certains pays, sont victimes des superstitions. Pour aborder ce sujet, le réalisateur Noaz Deshe n’a pas craint d’écrire un scénario d’une extrême violence et d’adopter un style brutal, en phase avec ce que subissent les personnages principaux. Le ton est donné dès le début, puisqu’on assiste au meurtre barbare, à la machette, du père de l’adolescent tanzanien Alias.

Ce dernier se réfugie alors en ville chez son oncle Kosmos, qui n’est pas albinos mais vit de petits trafics et subit d’autres formes de violence, notamment de la part d’un de ses créanciers. Victime d’une double discrimination, Alias ne peut qu’essayer de survivre, une condition angoissante à laquelle il n’échappe par moments que grâce à la courageuse fille de Kosmos. White Shadow, souvent tourné comme un reportage, frôlant parfois les limites du film d’horreur, ne verse jamais dans le sensationnalisme.

La qualité de la réalisation, le jeu remarquable des acteurs pour la plupart amateurs et le rythme effréné du récit font de ce long-métrage une oeuvre saisissante. Des images et des scènes très fortes, esthétiquement réussies, resteront longtemps en mémoire. Et sans doute entendra-t-on reparler de son auteur, né au Proche-Orient mais se définissant comme "sans État fixe".

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>> Extrait de White Shadow, de Noaz Deshe (sortie à Paris le 11 mars) :

>> Voir aussi : Diaporama : "Blanc ébène", un reportage-photo pour "rendre aux albinos leur dignité"