Afrique du Sud : Oscar Pistorius sera bien rejugé en appel
Un tribunal de Johannesburg a confirmé vendredi la tenue prochaine du procès en appel de l’ex-athlète sud-africain Oscar Pistorius. Au grand dam de ses avocats qui souhaitent lui éviter une nouvelle condamnation potentiellement plus lourde que celle prononcée en octobre 2014.
C’est un échec supplémentaire pour la défense de Pistorius, qui essayait de faire annuler le renvoi en appel du procès de son client, ordonné en décembre 2014. "Il n’y a vraiment rien de nouveau dans cette requête" des avocats de l’ancienne gloire sud-africaine, a déclaré vendredi 13 mars la juge Thokozile Masipa, qui confirme ainsi sa décision de transmettre le dossier à une sorte de "cour de cassation" sud-africaine – procédure écrite assez rare en Afrique du Sud puisqu’elle suppose qu’un juge ne soit pas entièrement sûr de son jugement…
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La loi sud-africaine interdit de contester l’autorité de la chose jugée mais le verdict peut être réécrit si les juges suprêmes trouvent que la loi a été mal interprétée. L’ex-athlète sud-africain avait été condamné le 21 octobre 2014 à une "une peine maximum de cinq ans de prison" ferme. Un verdict en deçà des attentes du ministère public (NPA, National prosecuting authority) qui a fait appel de la décision. Lors du futur procès, voulu par le procureur Gerrie Nel, la sentence pourrait ainsi être plus lourde.
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Élément intentionnel
Tour à tour, vendredi, les deux parties ont présenté leurs arguments devant la juge. "Sauf votre respect, vous n’avez pas le droit de donner votre feu vert" à la requête de la défense qui souhaite éviter le jugement en appel, a plaidé M. Nel. Mais cette bataille autour de la tenue ou non d’un procès en appel est "est très inhabituelle" avait estimé Kelly Phelps, enseignante de droit à l’université du Cap (UCT) avant l’audience. La défense de Pistorius s’avançait "en terrain inexploré", avec "50% de chance de gagner", selon elle.
Il s’agira donc de déterminer en appel l’existence d’un élément intentionnel lors du meurtre de Reeva Steenkamp, le 14 février 2014. En cas de réponse affirmative, Pistorius serait donc condamné pour meurtre avec une peine plus lourde que celle prononcée en octobre 2014. Une partie de l’opinion sud-africaine avait été choquée par le chef d’accusation d’homicide involontaire "par négligence" retenu à l’époque.
Le procès en appel se résume à une procédure écrite qui prend plusieurs mois avec des audiences publiques, mais sans convocation de témoins, ni comparution de l’accusé à la barre.
(Avec AFP)
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