Montres, fortune et préjugés : quand Samuel Eto’o fustige le racisme ordinaire
Samuel Eto’o, présent à Londres jeudi pour recevoir la médaille européenne de la tolérance pour son action contre le racisme, a évoqué dans une interview à « CNN » le racisme dont il a été victime au Royaume-Uni, lorsqu’il jouait dans le championnat anglais pour Chelsea.
L’attaquant camerounais de 34 ans, désormais joueur de la Sampdoria de Gênes en Italie, a notamment évoqué un épisode chez un bijoutier de Londres. Samuel Eto’o, qui fut pendant un temps le joueur le mieux payé de la planète, se souvient ainsi être entré dans un magasin avec son frère, et avoir été aussitôt considéré suspect par la vendeuse, qui semblait donc ne pas l’avoir reconnu.
"Je suis allé chez un bijoutier avec mon frère et la montre que je voulais voir était chère (10 000 £). J’ai demandé à la vendeuse – qui était aussi noire – : ‘Pourriez-vous me montrer cette montre s’il vous plaît ?", raconte le Camerounais sur CNN, avant de poursuivre : "Elle s’est tournée vers ses collègues en se demandant ce qu’il fallait faire puis elle m’a finalement laissé la voir. Je lui ai dit que j’allais l’acheter et j’ai sorti ma carte de crédit, mais quand elle l’a insérée dans la machine, elle m’a dit qu’elle était refusée".
>> Lire aussi : "Insolite : Samuel Eto’o doit-il craindre la malédiction de Toutankhamon ?"
Eto’o lui demande alors : "Est-elle refusés ou avez-vous voulu qu’elle ne soit pas acceptée ?". Et le frère du joueur d’ajouter : "Quand nous sommes entrés, j’ai vu comment vous nous regardiez… Il peut se payer cette montre mais vous le traitez comme si vous pensiez que ce n’était pas le cas."
"La femme a alors répondu : ‘Non, c’est juste que nous avons eu quelques Nigérians dans le magasin l’autre jour qui sont venus avec des fausses cartes de crédit", raconte encore l’attaquant. Qui commente ainsi l’incident : "Je ne sais pas si vous pouvez imaginer le poids de ce qu’elle a dit. Je ne pense pas qu’elle soit une personne raciste, mais cette personne, qui était également noire, avait intégré les stéréotypes comme les autres".
"Ce genre de choses ne devrait jamais arriver", explique le Camerounais, dans une interview au journal Le Parisien. Et de conclure : "Il faut éduquer les enfants, leur apprendre à aimer. L’école et les parents ont un rôle primordial. Mais les médias ont aussi un rôle très important à jouer. À vous de faire passer les bons messages".
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