Boko Haram : État islamique, armes françaises et mercenaires sud-africains…

Dans une interview accordée mercredi à « Voice of America » (VOA), le président nigérian Goodluck Jonathan a déclaré que des combattants de Boko Haram suivaient des entraînements dans des camps de l’État islamique.

Dans les rues de Maiduguri, capitale de l’Etat de Borno, le 24 janvier 2015. © AFP/Tunji Omirin

Dans les rues de Maiduguri, capitale de l’Etat de Borno, le 24 janvier 2015. © AFP/Tunji Omirin

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Publié le 12 mars 2015 Lecture : 2 minutes.

L’EI forme Boko Haram

L’allégeance de Boko Haram à l’État islamique, le 7 mars, n’a pas surpris le président nigérian, Goodluck Jonathan. "Nous savons qu’il y a des liens. Peut-être pas le degré des liens, ni la quantité d’armes fournies ou l’état du financement. En tout cas, ses membres de Boko Haram vont s’entraîner dans leurs camps et reviennent ensuite", a-t-il déclaré dans une interview à VOA News (Voice of America).

>> Lire aussi l’interview d’Ibn Chambas : "Nous ne savons pas avec certitude qui finance Boko Haram"

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Le chef de l’État du Nigeria est également revenu sur les relations de son pays avec ses voisins et notamment avec le Cameroun, affirmant que les autorités camerounaises avaient refusé à son pays le droit de poursuivre Boko Haram sur leur territoire.

Mercenaires sud-africains

Dans cet entretien, Goodluck Jonathan explique également que des "techniciens étrangers" sont présents dans le Nord-Est pour encadrer les troupes nigérianes. L’agence de presse britannique Reuters, qui cite des sources diplomatiques et sécuritaire, précise qu’une centaine sont actifs sur le terrain.

Selon la presse sud-africaine, un combattant sud-africain est mort le 9 mars suite à une bavure de l’armée nigériane. Travaillant pour une société militaire privée dénommée Pilgrim Africa Ltd, il a, selon le "Daily Maverick", était victime d’un tir de char lors d’une opération dans l’État de Borno. Il était chargé de l’entretien des véhicules de l’armée nigériane.

Armes françaises…

Pourquoi l’armée tchadienne a-t-elle retrouvé des armes françaises dans le nord-est de Nigeria ? Environ "40% des armes saisies par les forces armées du Tchad aux combattants de Boko Haram sont de fabrication française", a annoncé le ministre tchadien de la communication, Hassan Sylla Ben Bakari, en visite au Cameroun le 5 mars.

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"Mon pays montre ces images et continuera de les montrer afin que ceux qui les fabriquent sachent que ces armes ne se retrouvent pas là où elles doivent l’être", a poursuivi le ministre.

>> Lire aussi : Maiduguri, ville martyre du terrorisme de Boko Haram

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Même si le Tchad a immédiatement précisé qu’il ne désignait pas pour autant "un pays comme étant le fournisseur d’armes de Boko Haram", cette déclaration a poussé Paris à réagir par le biais de son ambassade à Yaoundé.

"La France exerce un des contrôles les plus stricts au monde sur ses ventes d’armements. Selon plusieurs rapports, une grande partie des armes de Boko Haram a été prélevée à l’armée nigériane, une autre provient de trafics illégaux dans la région, explique le communiqué. La lutte contre les trafics d’armes dans la bande sahélo-saharienne fait partie des objectifs de l’opération Barkhane, menée aux côtés des forces tchadiennes, nigériennes, maliennes, mauritaniennes et burkinabé."

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