Afrique – France : pourquoi les effectifs militaires français vont augmenter au Sahel

La France va augmenter ses effectifs militaires au Sahel en raison des tensions liées à Boko Haram autour du lac Tchad. Voici ce qui va changer.

Jean-Yves Le Drian, à Gao, au Mali, en janvier 2015. © AFP

Jean-Yves Le Drian, à Gao, au Mali, en janvier 2015. © AFP

Publié le 12 mars 2015 Lecture : 2 minutes.

L’offensive contre Boko Haram, et les actions du groupe nigérian autour du lac Tchac, vont provoquer des ajustements dans la présence militaire française en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a ainsi annoncé, mercredi 11 mars, que la France allait accentuer sa présence au Sahel.

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Où les effectifs vont-ils changer ?

"On va légèrement augmenter notre chiffre sur Barkhane, on le diminue par ailleurs sur Sangaris (en Centrafrique), pour nous donner des moyens de soutien et d’accompagnement sur les tensions qui se produisent autour du lac Tchad", a déclaré Jean-Yves Le Drian lors d’une conférence de presse sans donner de chiffres. La force Barkhane, déployée sur cinq pays (Niger, Mali, Burkina Faso, Mauritanie et Tchad), compte pour le moment 3 000 hommes.

En Centrafrique, Paris a commencé à réduire les effectifs de la force Sangaris de 2 000 à 1 700 hommes, passant progressivement le relais à la force de l’ONU, la Minusca. Ces effectifs devraient tomber à moins de 1 000 à la fin de l’année, contre 2 600 au plus fort de l’opération en 2014, a-t-on précisé dans l’entourage du ministre. "En Centrafrique, l’amorce d’un dialogue national confirme notre perspective d’un désengagement progressif de l’opération Sangaris dans le courant du deuxième semestre", a déclaré Jean-Yves Le Drian.

Quel est l’objectif ?

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"Nous n’avons pas la volonté d’intervenir dans le combat (contre Boko Haram) mais nous sommes dans le soutien" logistique (notamment en carburant) et en renseignement aux forces tchadiennes, nigériennes et camerounaises engagées sur le terrain, a souligné le ministre de la Défense.

L’idée est donc de laisser le leadership aux pays de la sous-région engagés dans le conflit, et notamment au Tchad. "Ce qui est rassurant sur Boko Haram, c’est qu’il y a une vraie volonté des pays concernés de s’organiser entre eux et de mener le combat. C’est un élément nouveau qu’on apprécie", a-t-il encore relevé.

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Quid du Mali, du Niger et de la Libye ?

Au Sahel, la nouvelle base avancée de Madama, située à la frontière libyenne au nord du Niger, sera "pleinement opérationnelle" au 1er juillet, a précisé Jean-Yves Le Drian. Elle permettra de mieux surveiller les flux d’armes et de combattants descendant de Libye, nouveau sanctuaire terroriste, vers le Sud, du Mali au Nigeria.

Barkhane, qui a pris le relais de l’opération Serval au Mali, a pour mission de démanteler les flux jihadistes transfrontaliers afin de garantir une plus grande stabilité dans la région. Mais, dans le nord du Mali notamment, les groupes armés restent aussi actifs malgré la négociation des accords d’Alger, qui ont été signés par le gouvernement central mais pas par les groupes rebelles, qui se réunissent jeudi 12 mars.

"J’appelle tous les groupes, notamment touaregs, à quitter la logique d’affrontements et à rallier le processus politique en cours", a exhorté le ministre français de la Défense. Un engin blindé français a sauté mardi sur une mine au nord du Mali, blessant grièvement deux soldats français, a par ailleurs indiqué Jean-Yves Le Drian. "Cela prouve s’il en était besoin la persistance de la menace", a-t-il conclu.

(Avec AFP)

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