L’Algérie va réviser son budget 2015

L’Algérie prépare la révision de son budget pour l’année en cours afin de limiter l’impact de la chute des prix du pétrole, notamment sur sa balance commerciale.

Né en 1948, Abdelmalek Sellal est le Premier ministre de l’Algérie depuis avril 2014. Il avait occupé ce poste entre septembre 2012 et mars 2014. © Michel Euler/AP/SIPA

Né en 1948, Abdelmalek Sellal est le Premier ministre de l’Algérie depuis avril 2014. Il avait occupé ce poste entre septembre 2012 et mars 2014. © Michel Euler/AP/SIPA

Publié le 30 mars 2015 Lecture : 2 minutes.

Prenant la parole ce lundi en ouverture de la Conférence nationale sur le commerce extérieur organisée jusqu’au 31 mars à Alger, Abdelmalek Sellal a annoncé l’élaboration, au cours des prochains mois, d’une loi des finances complémentaire (LFC).

L’une des priorités de cette loi, a expliqué le Premier ministre algérien, sera de maîtriser le commerce extérieur. Pour ce faire, le gouvernement algérien souhaite notamment renforcer « la lutte contre la corruption et la fraude dans le financement des importations et mettre fin à l’anarchie qui caractérise cette activité ».

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Radical

« La conjoncture économique internationale marquée par une baisse vertigineuse des cours du pétrole constitue pour l’Algérie une opportunité précieuse pour reconsidérer la situation de son commerce à l’effet de [réduire] radicalement, et de manière progressive et volontaire, la dépendance aux hydrocarbures par la diversification des exportations et de l’économie nationale », a-t-il affirmé, rapporte l’agence officielle APS.

La chute brusque du prix du pétrole enregistrée au cours des derniers trimestres a accentué certaines fragilités de l’économie algérienne. Les réserves de devises du pays ont ainsi été durement touchées et ont baissé de 6,3 milliards de dollars durant le dernier trimestre 2014, soit un recul de 15 milliards en un an.

La balance commerciale de l’Algérie restée positive en débit des reculs successifs enregistrées durant les dernières années est devenue déficitaire début 2015, une première en quinze ans..

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La hausse drastique des importations du pays, passées de 18 milliards de dollars en 2004 à 58 milliards de dollars en 2014 (+ 218 %), selon les chiffres des autorités, a longtemps été compensée par la croissance des cours du pétrole, qui représente 95 % des recettes de devises de l’Algérie. Les exportations du pays sont passées de 32 milliards de dollars en 2004 à 62 milliards de dollars l’an dernier, dont seulement 3 milliards de dollars tirées des exportations hors hydrocarbures.

Économie émergente

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Aussi, le Premier ministre a appelé les Algériens à se projeter « en amont, vers une économie émergente qui repose sur l’entrepreneuriat national et le soutien aux entreprises nationales productives génératrices de richesse ».

Pour accompagner cet effort, le gouvernement mise sur le rétablissement du crédit à la consommation, annoncé prochainement et censé contribuer à « l’amélioration de la maîtrise du commerce extérieur en soutenant la production nationale et, partant, en réduisant la facture des importations ».

Autre instrument dans l’arsenal de l’État : l’établissement des licences d’importation, dont le projet de loi doit être soumis au parlement et qui devrait « permettre aux autorités publiques de mieux maîtriser les importations », selon Abdelmalek Sellal.

Déficit

Selon le budget 2015, présenté en décembre dernier, le déficit budgétaire de l’Algérie devrait atteindre 41,7 milliards d’euros en 2015, soit près de 22,1 % du PIB du pays. Les recettes budgétaires étaient attendues à 46,8 milliards d’euros et les dépenses publiques à environ 88,5 milliards.

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