Répartition des eaux du Nil : on ne fait plus de vagues
Fini la discorde entre l’Éthiopie, l’Égypte et le Soudan. Ce lundi 23 mars, les trois pays ont signé un accord de principe pour la construction du barrage éthiopien Grande Renaissance.
Si l’Égypte est un don du Nil, le Nil est un cadeau de l’Éthiopie. Environ 80 % des eaux de ce fleuve long de 6 700 km viennent en effet de ce pays… Leur importance stratégique n’est pas une découverte récente puisque leur partage fut longtemps régi par un accord signé en 1929, puis révisé en 1959, selon lequel tout projet affectant leur cours devait recevoir l’aval du Caire.
Mais depuis qu’Addis-Abeba s’est lancé dans la construction du pharaonique barrage de la Renaissance – un chantier de 3,2 milliards d’euros conçu par l’italien Salini Impregilo Spa, pour produire 6 000 mégawatts d’électricité -, la tension était montée d’un cran entre les pays du bassin, pour qui l’eau du fleuve est vitale. Après plusieurs années de frictions diplomatiques, les ministres des Affaires étrangères du Soudan, de l’Éthiopie et de l’Égypte sont enfin parvenus à un accord sur le partage de cet or bleu, le 6 mars, à Khartoum.
Cet accord de principe a été signé ce lundi 23 mars à Khartoum par le président égyptien, Abdel Fatah al-Sissi, et son homologue soudanais, Omar el-Béchir, ainsi que le Premier ministre éthiopien, Hailemariam Desalegn. « Je confirme que la construction du barrage Grande renaissance ne nuira pas à nos trois États, et en particulier au peuple égyptien », a déclaré ce dernier.
Tout en reconnaissant l’importance de cette étape, Abdel Fatah al-Sissi a lui tenu à insister sur le travail qui reste à accomplir. « Nous avons choisi de coopérer, et de nous faire confiance mutuellement dans l’intérêt du développement », a commenté le président égyptien à Khartoum, rappelant qu’il « s’agit d’un accord de principe qui doit être complété ». L’accord final, selon M. Sissi « sera bénéfique à l’Éthiopie, sans nuire aux intérêts de l’Égypte et du Soudan ».
Études
Peu d’informations supplémentaires ont filtré sur les termes précis de l’accord définitif auquel devrait aboutir ces trois pays. Ce que l’on sait néanmoins, c’est qu’il implique la réalisation d’études portant sur les éventuelles retombées internationales de la construction, censée s’achever en 2017. Si l’Éthiopie insiste sur le fait que le débit du Nil Bleu ne devrait pas être affecté à long terme, l’Égypte craint à juste titre que le remplissage des quelque 70 milliards de mètres cubes, qui devrait durer entre trois et cinq ans, ainsi que les pertes par évaporation ne lui soient préjudiciables.
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