Moody’s dégrade à nouveau la note du Ghana
Moody’s a baissé d’un cran la note souveraine du Ghana de « B2 » à « B3 », avec des perspectives négatives. C’est la deuxième fois, en un an, que l’agence américaine dégrade la notation du pays.
L’agence de notation américaine Moody’s a dégradé la note souveraine du Ghana, passée de « B2 » à « B3 », avec des perspectives négatives, en raison du poids croissant de l’endettement du pays, de la persistance des grands déséquilibres budgétaires et de la chute de la monnaie nationale, le cedi.
Cette décision est loin d’être inattendue : en octobre dernier, Standard & Poor’s a également abaissé la note du Ghana à « B-« , un niveau similaire à celui que vient de lui accorder Moody’s. Elle n’en constitue pas moins un coup dur pour le pays ouest-africain. C’est la deuxième fois en un an que l’agence américaine abaisse la note souveraine du pays. En juin 2014, elle déjà avait chuté d’un cran pour la première fois depuis l’attribution de la note B1 au pays en décembre 2012.
Plus encore, cette décision intervient alors que le pays a finalisé les négociations avec le FMI pour un programme d’aide de près de 930 millions de dollars. Un accord de prêt censé réduire la pression des marchés et rasséréner les investisseurs au sujet de la politique fiscale du pays.
Aussi, la décision de Moody’s, qui évalue le Ghana depuis 2012, signale que l’inquiétude persiste malgré le soutien du FMI. Et pour cause : l’inflation est en forte hausse à 16,5 % (chiffres de février), le cédi a cédé 9 % face au dollar depuis le début de l’année, après une chute de 31 % en 2014, et le déficit fiscal devrait atteindre 7,5 % cette année.
Détérioration
« Le premier facteur à l’origine de la baisse de cette note est la détérioration de la solidité financière du Ghana comme en témoigne l’augmentation significative du ratio de la dette publique qui atteint 67,2 % du PIB en 2014 contre 54,8 % en 2013 », explique Moody’s dans un communiqué.
L’agence américaine explique les perspectives négatives associées à la note du pays par « le risque d’une détérioration de la dynamique de la dette du pays et des problèmes de liquidité à court terme si les politiques menées par le pays ne parviennent pas à contenir le déficit budgétaire, stabiliser sa monnaie et surmonter les obstacles empêchant une croissance économique plus élevé », poursuit l’agence américaine.
Le gouvernement du président John Mahama reste optimiste quant aux perspectives à moyen-terme le Ghana, en raison notamment de l’augmentation de la production de pétrole et de gaz attendue au cours des trois prochaines années et affirme que ses politiques soutenues par le FMI permettront de rétablir la stabilité macroéconomique. Le pays compte d’ailleurs émettre un eurobond de 1 milliard de dollars cette année.
>>>> Crise : comment le Ghana en est-il arrivé là ?
(Avec Reuters)
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