Nigeria : frappes aériennes sur des positions de Boko Haram

L’armée nigériane a lancé dimanche des frappes aériennes et une opération terrestre contre des membres du groupe islamiste Boko Haram aux abords de la ville de Bauchi, dans le nord-est, selon une source militaire et des habitants.

Un char de l’armée nigériane dans les rues de Bama dans le nord-est du Nigeria, le 25 mars 2015. © AFP

Un char de l’armée nigériane dans les rues de Bama dans le nord-est du Nigeria, le 25 mars 2015. © AFP

Publié le 29 mars 2015 Lecture : 2 minutes.

Les islamistes, qui s’apprêtaient à attaquer Bauchi avant l’intervention de l’armée, selon des témoins, ont mené aussi des raids dans plusieurs localités depuis samedi, selon la police et d’autres témoins, et au moins un homme a été exécuté. Le groupe a aussi attaqué des bureaux de vote et saccagé du matériel électoral, au moment se tiennent dans le pays les élections présidentielle et législatives.

Des soldats ont engagé dimanche matin des combats au sol contre les islamistes, qui se trouvaient à bord de 20 pick-up dans le village de Dungulbe, à sept km de Bauchi. Deux avions de chasse "pilonnent les positions ennemies" pendant les combats au sol, a déclaré une source militaire de la ville sous couvert d’anonymat.

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"L’opération se poursuit, mais les terroristes ont subit des pertes importantes et ils sont en déroute" a-t-elle ajouté.

Les islamistes sont arrivés à Dungulbe vers 10h du matin (09h00 GMT) et ils ont installé un camp pour se préparer à envahir la ville de Bauchi, selon Mudassir Hambali, un habitant du village qui a pris la fuite à ce moment-là.

Des explosions "énormes"

"Ils sont arrivés à bord de 20 véhicules et ils transportaient des armes lourdes" a poursuivi M. Hambali. "Quand j’ai réalisé ce qui se passait j’ai fui en bus avec ma famille. J’ai vu un important convoi de soldats qui se dirigeaient vers le village sur la route de Bauchi", a-t-il ajouté.

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"J’ai vu deux avions militaires lancer des bombes et il y a eu des explosions énormes, qui ont terrifié le village, ce qui nous a obligés à partir pour la ville", a raconté Anas Uballe, un habitant du village d’Inkil, à deux km de Dungulbe.

Les islamistes semblaient venir de la ville d’Alkaleri, à 60 km de là, où ils ont mené un raid samedi matin, selon la source militaire et des témoins qui ont pris la fuite.

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Les hommes armés y ont brûlé des batiments publics, dont un commissariat, les locaux de la commission électorale, et plusieurs postes de contrôle tenus par les forces de l’ordre.

"Ils sont ensuite partis pour Bishi, à 35 km, où ils ont tué un homme dans sa voiture, sur l’autoroute", a rapporté Babale Shehu, un habitant d’Alkaleri. "Il s’agit des mêmes assaillants qui sont allés à Dungulbe, ça ne fait aucun doute", a-t-il ajouté.

Saccage de matériel électoral

Les assaillants ont aussi attaqué des bureaux de vote et détruit des urnes dans la ville de Kirfi, dans la même région, dans la nuit de samedi à dimanche, selon le porte-parole de la police de l’Etat de Bauchi, Haruna Mohammed.

"Les voyous ont ensuite attaqué les quartiers généraux de la police à Kirfi et à Alkaleri, mais ils ont été repoussés et ils ont poursuivi leur route jusqu’à la ville de Dindima. Le communiqué de la police ne mentionne ni Boko Haram ni les opérations militaires en cours à Dungulbe.

Le chef du groupe islamiste, Abubakar Shekau, qui avait menacé de perturber les élections, n’a, pour l’instant, pas réussi à empêcher le déroulement du vote.

En perte de vitesse, Boko Haram, qui a fait allégeance à l’organisation Etat islamique (EI), est cependant soupçonné d’avoir mené samedi plusieurs attaques meurtrières contre des bureaux de vote et des élus locaux qui ont fait au moins sept morts dans l’Etat voisin de Gombe.

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