Nigeria : élections suspendues dans certains bureaux à cause de problèmes techniques
Les opérations de vote pour les élections présidentielle et législatives au Nigeria ont été suspendues samedi en raison de problèmes techniques dans certains bureaux, où elles reprendront dimanche, a annoncé la commission électorale.
"Le processus d’identification des électeurs avec des lecteurs de cartes biométriques a posé des problèmes dans de nombreux endroits du pays, qui expérimente pour la première fois ce processus technique sophistiqué", a expliqué la Commission électorale indépendante (Inec).
"Dans les bureaux de vote où l’enregistrement des électeurs a été suspendu jusqu’au lendemain, selon les règles existantes, des aménagements vont être réalisés pour permettre aux électeurs de voter demain (dimanche, ndlr)", a déclaré Chris Yimoga, porte-parole de l’Inec.
Après une matinée consacrée à l’identification des 68,8 millions d’électeurs que compte le pays, les Nigérians étaient censés commencer à déposer leur bulletin dans l’urne à 13H30 (locales, 12H30 GMT), mais des couacs dans système de lecteur de cartes biométriques ont causé des retards considérables dans plusieurs régions, selon des journalistes de l’AFP sur place.
Goodluck Jonathan aussi victime des défaillances techniques
Le président sortant Jonathan Goodluck, candidat à sa réélection, a lui-même été victime des défaillances du système : après avoir passé plus de trente minutes à l’intérieur du bureau de vote de son village d’Utuoke, dans l’Etat de Bayelsa (sud), accompagné de son épouse, Patience, sans parvenir à s’inscrire, tous deux ont fini par procéder à une inscription manuelle, plus tard dans la matinée.
Le Parti démocratique populaire (PDP) du président Jonathan a beaucoup critiqué ce nouveau système électronique, mis en place par l’Inec pendant la campagne, avançant à maintes reprises que cela risquait d’engendrer des dysfonctionnements dans les bureaux où les assesseurs ne sont pas habitués à les utiliser.
L’Inec avait assuré, peu avant les élections, que l’identification électronique ne prendrait pas plus de dix secondes par électeur. Ce nouveau système a été mis en place afin de lutter contre les fraudes électorales, très répandues jusqu’ici au Nigeria.
Enregistrement manuel
Après avoir déposé son bulletin dans l’urne, dans l’après-midi, M. Jonathan a déclaré à la presse "être solidaire de l’Inec" qui avait mis ce nouveau système en place pour s’assurer d’élections crédibles.
M. Yimoga, de l’Inec, a estimé que si "le processus d’identification des électeurs a bien fonctionné dans de nombreux endroits (…), cela a pris plus de temps dans d’autres endroits, et ça n’a même pas commencé dans certains cas".
Les règles électorales prévoient que l’identification des électeurs puissent être remise au jour suivant si les lecteurs de cartes n’ont pas fonctionné et n’ont pu être remplacés. "Au vu de l’ampleur du défi observé, une entorse à la règle va cependant être réalisée, a-t-il expliqué : les électeurs vont pouvoir s’enregistrer manuellement dimanche".
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