Ebola : premier test positif au Liberia depuis un mois
Le Liberia a annoncé vendredi la découverte à Monrovia d’un nouveau malade infecté par Ebola, le premier cas depuis un mois dans le pays qui était sur le point de déclarer la fin de l’épidémie.
Le Liberia, un des trois pays les plus touchés par l’épidémie d’Ebola et où elle a tué plus de 4.000 personnes, était sur la bonne voie pour vaincre totalement la maladie et s’apprêtait à déclarer son éradication d’ici à la mi-avril.
"Une femme a été testée positive au virus Ebola. C’est un nouveau cas après plus de 27 jours sans en enregistrer un seul", a déclaré vendredi soir à l’AFP le porte-parole du gouvernement Lewis Brown.
Selon une source proche du dossier qui s’est exprimée à l’AFP sous couvert de l’anonymat, la femme contaminée serait l’épouse d’un patient guéri d’Ebola.
Il n’existe ni traitement ni vaccin contre le virus Ebola. Il se transmet par contact direct avec le sang, les secrétions corporelles (sueur, selles…), par voie sexuelle et par la manipulation sans précaution de cadavres contaminés.
Selon des spécialistes, un malade guéri peut pendant quelques jours transmettre le virus par voie sexuelle. Le Liberia, la Guinée et la Sierra Leone sont les trois pays les plus touchés par Ebola. Ils s’étaient fixé comme objectif de se débarrasser du virus à la mi-avril.
La maladie a provoqué depuis son apparition en décembre 2013 dans le sud de la Guinée plus de 10.200 décès sur plus de 24.700 cas dans neuf pays au total, selon un dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
La plupart des victimes ont été enregistrées au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée. Cette épidémie est la plus grave depuis l’identification du virus en Afrique centrale en 1976.
Chaînes de transmission inconnues
La dernière malade d’Ebola au Liberia, Beatrice Yordoldo, avait quitté son centre de traitement à Monrovia le 5 mars, deux jours après un second test négatif.
L’OMS avait annoncé le 11 mars qu’aucun nouveau cas d’Ebola n’avait été découvert dans le pays depuis le 19 février.
La directrice de l’OMS, Margaret Chan, s’était félicitée mercredi, lors d’une conférence internationale à Abou Dhabi, de l’absence de nouveau cas recensé depuis février au Liberia et des "progrès phénoménaux" réalisés par la Sierra Leone, où les nouvelles contaminations ont atteint leur plus bas niveau depuis en huit mois.
La situation est plus préoccupante en Guinée, où les nouveaux cas sont repartis à la hausse, en grande majorité hors des contacts de malades déjà identifiés, ce qui révèle l’existence de chaînes de transmission jusqu’alors inconnues, s’était inquiétée l’OMS.
Ce nouveau cas au Liberia survient après l’annonce jeudi par la Sierra Leone voisine d’un nouveau confinement, du 27 au 29 mars, de quelque 2,5 millions d’habitants de la région de la capitale, Freetown, et du nord du pays pour endiguer l’épidémie.
Cette opération, dans la région Ouest comprenant Freetown, et les provinces de Bombali et Port-Loko, dans le nord, vise à y maîtriser une recrudescence des cas qui risque de compromettre le reflux de l’épidémie dans l’ensemble du pays, selon les autorités.
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