Nigeria : Heritage Oil affiche ses ambitions
La firme pétrolière britannique s’est associée à un homme d’affaires nigérian pour exploiter le bloc OML30, acquis en novembre pour 850 millions de dollars, et entend s’imposer comme producteur d’or noir.
![Heritage a annoncé vouloir atteindre une production à court terme de 55 000 barils par jour sur l’OML30. DR](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2013/01/11/Heritage-plateforme_DR.jpg)
Heritage a annoncé vouloir atteindre une production à court terme de 55 000 barils par jour sur l’OML30. DR
C’est aux côtés de l’homme d’affaires nigérian Kola Karim, patron du groupe Shoreline Energy International, que la junior britannique Heritage Oil (cotée sur la London Stock Exchange) a décidé de s’implanter au Nigeria après le rachat, en novembre dernier pour 850 millions de dollars, de 45% du bloc OML 30 à la major Shell. La valorisation du bloc (dont les réserves sont estimées à 1,1 milliard de barils et qui produit aujourd’hui 35 000 barils par jour) attendue par le britannique est de 3 milliards de dollars au minimum.
La petite pétrolière (311 millions de dollars de revenus en 2011) profite notamment du redéploiement des actifs nigérians de la multinationale, impliquée dans une série de scandales environnementaux. Également, son association à un homme d’affaires nigérian répond à une attente du gouvernement d’impliquer d’avantage les Nigérians dans l’exploitation des premières réserves pétrolières d’Afrique. Il y a trois semaines, la nigériane Oando a d’ailleurs acquis de son côté les actifs de l’américain ConocoPhillips pour 1,79 milliard de dollars.
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Opérations spéculatives
Heritage Oil poursuit son ascension et semble déterminé à devenir un producteur alors qu’il s’était plutôt fait remarquer pour ses opérations spéculatives. La plus marquante a été celle en Ouganda, sur le Lac Albert. Partenaire de Tullow Oil lors de l’exploration de trois blocs, qui révélèrent en fin de compte quelque 2 milliards de barils de réserve, la firme fondée et dirigée par Anthony Buckingham – ancien chef de la sécurité de plusieurs gouvernements africains – a revendu en 2010 ses parts à Tullow pour 1,5 milliard de dollars (qui les a ensuite cédées au français Total et au Chinois CNOOC pour 2 milliards de dollars), pour un investissement initial de 350 millions… joli coup. Présent par ailleurs en Libye et en Tanzanie, Heritage avait également été éjecté du côté congolais du Lac Albert (avec Tullow) sur décret présidentiel – sa présence en RD Congo est toujours indiquée sur son site web…
Heritage a annoncé vouloir atteindre une production à court terme de 55 000 barils par jour sur l’OML30.
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