Libye : combats entre jihadistes de l’État islamique et miliciens à Syrte

Des combats ont opposé samedi des jihadistes du groupe Etat islamique (EI) et des miliciens antigouvernementaux à Syrte, dans le centre de la Libye, pays plongé dans le chaos, selon des responsables.

La ville de Syrte est le théâtre de violents combats depuis la chute de Kadhafi en 2011. © Archives / AFP

La ville de Syrte est le théâtre de violents combats depuis la chute de Kadhafi en 2011. © Archives / AFP

Publié le 15 mars 2015 Lecture : 2 minutes.

"Des combats acharnés se déroulent entre des combattants de Fajr Libya et ceux de la branche libyenne de l’EI", a indiqué à l’AFP le général Mohammed Al-Ajtal, l’un des commandants de cette coalition de milices, en déplorant un mort dans ses rangs. Un responsable local des services de sécurité a ensuite déclaré à l’AFP que les affrontements avaient pris fin à la nuit tombée, sans donner plus de détails ni fournir de bilan.

Il s’agit des premiers combats à Syrte entre l’EI et Fajr Libya, coalition de milices notamment islamistes, depuis que la branche libyenne de l’EI a pris en février le contrôle de bâtiments gouvernementaux et de l’université dans cette située à quelque 450 km à l’est de Tripoli. Après l’entrée en février des jihadistes de l’EI à Syrte, Fajr Libya avait envoyé des renforts pour défendre la ville.

la suite après cette publicité

Depuis la fin de la révolte qui a renversé en 2011 le régime de Mouammar Kadhafi, la Libye est morcelée et sous la coupe de milices rivales formées surtout d’ex-rebelles. Deux autorités s’y disputent le pouvoir: un gouvernement et un Parlement, soutenus par une armée et reconnus internationalement, siégeant dans l’est du pays, et un gouvernement et un Parlement parallèles installés à Tripoli par Fajr Libya, qui s’est emparée en août de la capitale et d’une grande partie de l’ouest libyen.

Pour ajouter à la confusion, les deux autorités rivales, outre les combats qui les opposent, tentent de contrer l’influence de l’EI, qui contrôle de vastes territoires en Irak et en Syrie et est désormais présent en Libye et en Egypte voisine.

Lors d’une conférence de presse à Tripoli, le Premier ministre du gouvernement parallèle a indiqué samedi qu’il ne laisserait pas "ce cancer (l’EI, ndlr) se propager". Omar el Hassi a aussi accusé le groupe jihadiste de travailler avec d’anciens cadres du régime de Kadhafi.

La ville de Noufliyeh, située à 120 km à l’est de Syrte, est considérée comme un fief de l’EI et ce groupe jihadiste est également présent à Derna, une ville située à 850 km à l’est de Syrte et contrôlée par des groupes armés radicaux. Ce groupe extrémiste sunnite, responsable d’atrocités -viols, rapts, décapitations-, a revendiqué ses premières attaques en Libye en janvier avec un assaut spectaculaire contre un hôtel à Tripoli (neuf morts dont un Américain et un Français), puis en février la décapitation de 21 chrétiens, la plupart égyptiens.

la suite après cette publicité

Les forces pro-gouvernementales menées par le général Khalifa Haftar ont par ailleurs effectué samedi des raids aériens dans la région de Zouara, à 120 km à l’ouest de Tripoli. Nos avions y ont frappé des dépôts d’armes et des positions de miliciens, a indiqué à l’AFP un responsable militaire, disant agir en représailles à un raid de Fajr Libya sur l’aéroport de Zentan, à 160 km au sud-ouest de Tripoli.

Les milices de Zentan, anti-islamistes et chassées de la capitale par Fajr Libya à l’été, sont loyales aux forces de Haftar et au gouvernement reconnu.

la suite après cette publicité

 

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires