Parc des Virunga : Kinshasa veut trouver un terrain d’entente pour l’exploitation pétrolière
La République démocratique du Congo a indiqué vendredi vouloir trouver un terrain d’entente avec l’Unesco afin de pouvoir exploiter le pétrole qui pourrait se trouver dans le périmètre du parc national des Virunga, joyau de l’est du pays classé au patrimoine mondial de l’humanité.
"Les autorités ont des contacts avec l’Unesco afin de voir comment trouver les voies […] et les différentes possibilités qui nous permettront d’exploiter le pétrole" a déclaré à la presse le Premier ministre congolais, Augustin Matata Ponyo. En poste depuis 2013, le Premier ministre congolais est à l’origine de réformes économiques destinées à faire émerger progressivement la RDC, un des pays les moins développés au monde.
En réponse à une question sur l’exploitation pétrolière, M. Matata a précisé que "le gouvernement cherchait une possibilité d’exploiter judicieusement le parc afin de tirer profit [de ses] ressources pour que les populations qui y vivent puissent en profiter".
Interrogé par l’AFP, le représentant de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) en RDC, Abdourahamane Diallo, a déclaré qu’il n’y avait pas de négociations entre son institution et Kinshasa sur ces questions, mais plutôt des discussions et des échanges.
Depuis que l’on soupçonne la présence de pétrole sous la plus vieille réserve naturelle d’Afrique, l’Unesco a fait savoir à plusieurs reprises que l’exploration et l’exploitation pétrolières étaient incompatibles avec le règlement du Comité du patrimoine mondial. A ce jour, il n’y a eu aucune demande formelle de la part des autorités congolaises de déclassifier une partie du parc, a précisé M. Diallo, indiquant que vis-à-vis de Kinshasa, "l’Unesco était dans un dialogue d’information et de sensibilisation des décideurs politiques congolais sur les implications du classement des Virunga au patrimoine mondial".
L’État congolais a attribué en 2010 à plusieurs sociétés pétrolières, dont le groupe français Total et l’entreprise britannique Soco, des permis d’exploration sur des concessions à cheval sur de larges portions du parc.A l’issue d’une intense mobilisation internationale et locale, l’État congolais a suspendu ces permis et Total s’est engagé à ne pas entrer dans le périmètre du parc. Plus lente à convaincre, Soco a fini par s’engager en juin 2014 à n’entreprendre ou commander aucune activité d’exploration ou de forage à l’intérieur du parc national des Virunga à moins que l’Unesco et l’État congolais ne conviennent que de telles activités ne sont pas incompatibles avec le statut du patrimoine mondial.
Créé en 1925 sous la colonisation belge, le parc des Virunga abrite plusieurs espèces animales menacées et offre une diversité de paysages exceptionnelle. Il figure depuis 1994 sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité en péril.
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