Au Liberia, le déclin d’Ebola pourrait n’être que provisoire
Si l’épidémie d’Ebola a considérablement reculé au Liberia, la vigilance reste de mise, après la mort d’une malade samedi.
Toujours très présente, l’épidémie d’Ebola ne frappe pas les trois pays les plus touchés – Le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée – avec la même intensité. Si de nouveaux cas sont régulièrement détectés en Sierra Leone, le Liberia a de son côté connu une période d’accalmie, après un mois sans nouveau malade déclaré.
Il y a encore quelques jours, le pays était en effet le seul en passe d’éradiquer l’épidémie pour le 15 avril. Un objectif fixé par les chefs d’État des trois nations qui semble désormais impossible à atteindre, y compris pour le Liberia, le plus avancé dans la lutte contre Ebola. L’espoir s’est envolé le 20 mars, après l’annonce d’une nouvelle malade dépistée. Huit jours après, les autorités indiquaient que la patiente n’avait pas survécu à l’épidémie. Francis Karteh, responsable de la cellule nationale de crise contre Ebola, a indiqué dans la foulée à l’Agence France presse que 80 personnes de l’entourage de la victime avaient été placées sous surveillance, et que "deux cas suspects" avaient été repérés.
>> Lire aussi : Ebola et l’Afrique, près de 40 ans d’épidémies
"Un seul cas pour relancer l’épidémie"
Si le pays n’en a donc pas fini avec l’épidémie, le nombre de malades y est à son plus bas niveau depuis le pic de septembre dernier. À tel point que le Liberia, qui comptabilise pourtant le plus de décès liés à la maladie, est parfois présenté comme un "modèle à suivre" dans sa lutte contre Ebola. "Beaucoup d’inconnues subsistent cependant quant à ce soudain déclin de l’épidémie", assure Médecins sans frontières (MSF). "Au mois de mai, nos centres de Guinée s’étaient déjà vidés. Il a suffi d’un seul cas pour relancer l’épidémie", expliquait en février Claudia Evers, coordinatrice des programmes d’urgence Ebola pour MSF en Guinée.
La mobilité régionale explique en partie les risques de regain de l’épidémie. "Les populations [de ces trois pays] sont si mobiles qu’il pourrait facilement y avoir des réimportations de cas d’Ebola", prévenait en mars l’un des porte-parole de MSF, dans un entretien à la BBC.
Des actions plus efficaces
Certains éléments permettent cependant d"expliquer que l’épidémie cède du terrain. D’abord, l’arrivée, toutefois tardive, de l’aide internationale. Sur les 5,1 milliards de dollars engagés, 2,4 milliards ont été versés, rappelait début mars l’AFP. Des sommes qui ont permis d’aider les pays les plus touchés à améliorer le dépistage de cas suspects, mais aussi à mettre en place de nouveaux lits pour les malades. Couplées à l’action des associations et ONG sur place, ces initiatives avaient fait dire au Dr David Nabarro, responsable de la lutte contre le virus Ebola pour l’ONU, que l’épidémie était en janvier sur "une pente descendante".
Autre explication, les initiatives individuelles. Parmi celles-ci, le système mis en place par le plus grand employeur du pays, Firestone, raconté par le quotidien Libération. Dès le premier malade, la plus grande plantation du continent a misé sur la prévention et installé des lits à disposition des malades dans un centre de traitement construit à la hâte. Depuis, Firestone s’est transformé en sanctuaire contre la maladie.
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