Présidentielle nigériane : dépouillement sous haute tension, résultats attendus lundi
Les premiers résultats de l’élection présidentielle au Nigeria sont attendus lundi. Bien que les opérations de vote aient été jugées satisfaisantes, la tension est encore palpable et les risques de violences à grande échelle ne sont pas tous écartés.
Environ 69 millions d’électeurs ont voté samedi 28 et dimanche 29 mars pour départager Goodluck Jonathan, 57 ans, et son rival Muhammadu Buhari, 72 ans, candidat du Congrès progressiste (APC) dans le le cadre de ce qui s’annonce comme la présidentielle la plus serrée de l’histoire du Nigeria. En outre, avec trois bulletins à placer dans l’urne, les Nigérians élisaient les 109 sénateurs et les 360 députés du pays.
Grande première au Nigeria : les électeurs étaient identifiés par des lecteurs d’empreintes digitales, censés faire diminuer les fraudes qui ont entaché les scrutins précédents. La quasi-totalité des Nigérians ont voté samedi. Mais 348 bureaux, sur 150 000, ont dû rouvrir dimanche à cause de problèmes soit avec les machines biométriques soit avec l’acheminement du matériel électoral, selon la Commission électorale nationale indépendante (Inec).
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Dimanche, alors que le dépouillement était en cours, les deux camps clamaient déjà sur les réseaux sociaux avoir remporté telle ou telle circonscription. "Il ne doit y avoir aucune entourloupe", a prévenu Lai Mohammed, le porte-parole de l’APC. "Nous espérons pouvoir déclarer (les résultats) dans les 48 heures" suivant la fermeture des bureaux samedi soir, "et même avant", a quant à lui affirmé dimanche le président de l’Inec, Attahiru Jega. Certains, comme l’écrivain Wole Soyinka, ont d’ores et déjà fait part de leurs doutes. "Il y a eu un élan très positif en matière de détermination des électeurs à participer au vote mais ce scrutin a tout de même été l’un des plus amoraux et violents que j’ai jamais connus", a-t-il déclaré.
Incidents dans l’État de Rivers
Des violences sont redoutées à l’annonce des résultats, comme lors de la précédente présidentielle en 2011 où près d’un millier de personnes avaient été tuées. De premiers incidents se sont produits dimanche à Port-Harcourt, la capitale de l’État de Rivers. Des milliers de partisans de l’APC ont manifesté pour dénoncer des fraudes et demander l’annulation des élections dans l’État.
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Le chef local de l’APC, Dakuku Peterside, candidat au poste de gouverneur, a accusé l’Inec d’agir en connivence avec le PDP, le parti au pouvoir du président Jonathan, pour truquer les résultats, et a réclamé un nouveau scrutin. Une accusation de fraude réfutée par le porte-parole local de l’Inec, Tonia Nwobi. Attahiru Jega a promis qu’il examinerait toutes les plaintes, poursuivant son objectif de mener un scrutin "libre, juste et crédible, dans le calme". "Nous demandons à tous les Nigérians de rester calmes en attendant les résultats", a-t-il dit.
Frappes sur Boko Haram
Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a félicité dimanche les Nigérians pour l’organisation d’élections qui se sont déroulées "largement dans le calme et de manière ordonnée" malgré les attaques de Boko Haram. Le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, avait promis de perturber le scrutin. Ses militants ont lancé plusieurs raids épars mais meurtriers, sans parvenir à empêcher les élections.
Alors que se déroulait le scrutin dimanche, l’armée nigériane a lancé des frappes aériennes et une opération terrestre contre des insurgés de Boko Haram, aux abords de la ville de Bauchi, selon une source militaire et des habitants. Dans la soirée, les autorités ont imposé un couvre-feu 24 heures sur 24 d’une durée illimitée à Bauchi et dans deux autres districts de du Nord-Est.
(Avec AFP)
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