Présidentielle nigériane : la campagne s’achève sous haute surveillance

Quelque 68,8 millions d’électeurs sont appelés aux urnes samedi pour l’un des scrutins les plus importants de l’histoire du Nigeria.

Des policiers devant les bureaux de la Commission électorale de Port Harbour. © AFP/Florian Plaucheur

Des policiers devant les bureaux de la Commission électorale de Port Harbour. © AFP/Florian Plaucheur

Publié le 27 mars 2015 Lecture : 2 minutes.

La campagne électorale nigériane s’est achevée jeudi 27 mars à minuit (23h00 GMT). Quelque 68,8 millions d’électeurs sont appelés aux urnes samedi. "Tout est en place" pour le scrutin, a assuré le porte-parole de la Commission électorale indépendante (Inec), Kayode Idowu.

Scrutin historique

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Signe de l’enjeu de ce rendez-vous pour les partenaires du pays, Linda Thomas-Greenfield, la plus haute diplomate américaine pour l’Afrique, est attendu vendredi au Nigeria.

"Je ne me souviens pas d’un scrutin aussi important dans l’histoire de notre nation, et nous avons besoin de votre soutien", a lancé le président Goodluck Jonathan, candidat du Parti démocratique populaire (PDP), dans un ultime message relayé dans la presse nigériane.

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Dans son dernier message aux électeurs, l »ancien général Muhammadu Buhari, 72 ans, du Congrès progressiste (APC), s’est engagé à faire en sorte que "jamais plus les terroristes ne trouvent refuge au Nigeria".

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Violences électorales

Les deux rivaux se sont à nouveau engagés jeudi à faire régner le calme dans leurs camps respectifs, lors d’une cérémonie à laquelle ont assisté l’archevêque catholique d’Abuja et le sultan de Sokoto, la plus importante autorité musulmane du pays.

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Mais, pour le porte-parole de la Commission électorale, c’est surtout l’acceptation de la défaite, par le candidat perdant et son camp, qui permettra d’éviter des violences après les élections.

"Je ne pense pas qu’il y aura de fraude électorale, comme ce fut le cas pour les précédentes élections", a déclaré Buhari jeudi à Abuja. Mais un bourrage d’urnes ne serait pas sans "conséquences", a-t-il averti.

Selon la commission nigériane des droits de l’homme, les violences ont déjà fait près de 60 morts pendant la campagne.

Aux violences politiques, s’ajoutent les menaces d’attentats islamistes. Mis à mal dans ses fiefs du Nord-Est par une opération militaire régionale, Boko Haram, a promis de perturber le scrutin.

Sécurité renforcée

La sécurité a été musclée à l’approche du scrutin. Les frontières maritimes et terrestres ont été bouclées mercredi à minuit (23h00 GMT) jusqu’à la même heure samedi. En début de semaine, le chef de la police nigériane a ordonné "une interdiction totale" de circuler samedi pour tous les véhicules, sauf ceux utilisés pour des "missions essentielles", entre 08h00 et 17h00.

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Le Département des services de sécurité de l’État (DSS), l’agence nigériane de renseignements, a appelé à la plus grande vigilance samedi dans les endroits très fréquentés, de crainte d’attentats-suicides.

"On demande aux électeurs de se méfier des personnes portant des tenues larges ou volumineuses au niveau du ventre", a déclaré une porte-parole. La sécurité sera particulièrement renforcée autour des bureaux de vote et des cibles considérées comme "vulnérables", telles que les banques et les bâtiments officiels.

(Avec AFP)

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