Yémen : les rebelles progressent, le président Hadi en fuite

Alors que l’incertitude régnait sur son sort, le président yéménite, Abd Rabbo Mansour Hadi, a quitté le pays en bateau, ont annoncé des responsables yéménites.

Les troupes loyales au président, près du folfe d’Aden. © Saleh al-Obeidi/AFP

Les troupes loyales au président, près du folfe d’Aden. © Saleh al-Obeidi/AFP

Publié le 25 mars 2015 Lecture : 2 minutes.

La situation se détériore chaque jour un peu plus au Yémen, où les rebelles chiites Houthis poursuivent leur avancée vers Aden, fief du président Abd Rabbo Mansour Hadi. Signe du chaos qui règne dans le pays, le chef de l’État, auparavant réfugié à Aden, a quitté le pays en bateau, ont déclaré des responsables yéménites à l’agence de presse américaine Associated Press.

Abd Rabbo Mansour Hadi avait auparavant quitté le complexe présidentiel d’Aden pour se réfugier en lieu sûr. Quelques instants plus tard, le palais était ciblé par un avion de combat. Les Houtis ont également annoncé avoir capturé le ministre de la Défense.

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Progression fulgurante des rebelles

Face à la confusion, le ministre yéménite par intérim des Affaires étrangères, Ryad Yassine, a réclamé mercredi une "intervention militaire arabe urgente". Le chef de la diplomatie yéménite s’exprimait depuis la ville égyptienne de Charm el-Cheikh, où doit s’ouvrir samedi le sommet annuel de la Ligue arabe.

Les Houtis, réputés proches de l’Iran chiite, progressent à grand pas vers le sud du pays. Depuis février, ils se sont emparés de la capitale Sanaa et du nord du pays. Après avoir pris le contrôle de la grande base aérienne d’Al-Anad, désertée la semaine dernière par des militaires américains, ils ont également atteint le port de Mocha. Une conquête qui leur ouvre désormais le détroit de Bab al-Mandeb, à l’embouchure du Golfe d’Aden.

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Vers "une guerre civile" selon l’ONU

La milice chiite bénéficie de puissants soutiens parmi les militaires fidèles à l’ex-dictateur Ali Abdallah Saleh, chassé du pouvoir en 2012. Ce dernier a fait cause commune avec les Houthis, aux dépens du président Hadi, soutenu de son côté  par les monarchies sunnites du Golfe. Parmi eux, l’Arabie saoudite, puissant voisin du Nord, qui militarise actuellement sa frontière avec le Yémen.

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La situation n’inquiète pas seulement les voisins du Yémen. Lors de la réunion du Conseil de sécurité, l’émissaire de l’ONU, Jamal Benomar, a prévenu dimanche que le Yémen s’acheminait vers "une guerre civile" et risquait la "dislocation", en raison d"une division croissante entre le Nord et le Sud". Continuer les hostilités mènera "à un scénario libyen ou syrien", a-t-il prévenu.

>> Lire aussi : Yémen : qui sont les Houthi, les miliciens chiites qui ont pris le contrôle de Sanaa ?

(Avec AFP)

 

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