Msgr Paul Siméon Ahouanan : « Les Ivoiriens doivent apprendre à se pardonner pour avancer »
Le chef de l’État ivoirien, Alassane Ouattara, a nommé le 24 mars l’archevêque métropolitain de Bouaké à la présidence de la nouvelle Commission nationale de réconciliation et d’indemnisation des victimes (Conariv). Entretien avec Monseigneur Paul Siméon Ahouanan Djro.
Alassane Ouattara annoncé, mardi 25 mars, la création de la Commission nationale de réconciliation et d’indemnisation des victimes (Conariv), venant remplacer la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR), dont le mandat était arrivé à expiration.
La nouvelle entité aura pour objectif d’achever les missions de la CDVR et devra surtout se charger de définir l’indemnisation des victimes, pour qui un fonds de 10 milliards de francs CFA a été mis en place. Msgr Paul Siméon Ahouanan, l’archevêque métropolitain de Bouaké, qui a été nommé dans la foulée par le président ivoirien à la tête de la nouvelle Commission, répond aux questions de Jeune Afrique.
>> Lire aussi : Côte d’Ivoire : investi par le RDR, Alassane Ouattara est officiellement candidat à sa réélection
Jeune Afrique : étant donné la complexité de la mission, allez-vous accepter votre nomination à la présidence de la nouvelle Commission nationale de réconciliation et d’indemnisation des victimes (Conariv) ?
Msgr Paul Siméon Ahouanan : Pour moi, il ne s’agit pas d’une nomination, mais plutôt d’un service qu’on me demande de rendre. Ce n’est pas la première fois que l’Église catholique est appelée pour ce genre de mission. Monseigneur Paul Yembuado Ouédraogo, archevêque de Bobo-Dioulasso et président de la Conférence épiscopale du Burkina Faso et du Niger, joue ce même rôle au Burkina Faso.
Comme en RDC ou encore au Togo, les religieux sont régulièrement mis à contribution pour rechercher des solutions afin que les pays ne se déchirent pas profondément.
Vous avez été vice-Président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR) sous Charles Konan Banny. N’avez-vous pas peur d’échouer ?
Je ne suis qu’un instrument de Dieu. C’est lui qui accomplira la volonté des peuples et réconciliera les Ivoiriens. Si ces derniers veulent se réconcilier dans la vérité et dans l’amour, il faudra alors se défaire du mensonge qui a été érigé dans le pays depuis plusieurs années. Dieu aidera les Ivoiriens s’ils le souhaitent.
La réconciliation ne concerne pas une ethnie, une religion, un homme politique ou un parti. Elle concerne tous les Ivoiriens sans aucune distinction. Ce qui est important, c’est de vouloir se réconcilier.
Selon vous, ne pensez-vous pas que c’est pour enterrer des dossiers que la Conariv a été créée ?
Non, je ne vois pas les choses ainsi et elle n’enterrera aucun dossier. La Côte d’Ivoire a connu une grave crise de plus de dix ans qui a meurtri les enfants de Dieu. Les Ivoiriens doivent apprendre à se pardonner pour avancer.
On vous dit proche de Charles Konan Banny, et que votre nomination a pour but de l’affaiblir ?
Charles Konan Banny n’est pas un proche. Les gens se trompent. Je suis le jeune frère de Charles Konan Banny, je suis vraiment son frère.
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