Soudan du Sud : le Parlement offre une rallonge de trois ans au président Salva Kiir
Alors que les négociations sur un accord de paix entre les protagonistes du conflit sud-soudanais piétinent depuis quelques semaines, le Parlement a voté mardi la prolongation de trois ans du mandat du président Salva Kiir.
"Le mandat du président Salva Kiir est étendu de 36 mois", a affirmé le 24 mars Thomas Wani Kundu, porte-parole de la chambre basse du Parlement sud-soudanais. Selon la Constitution du plus jeune État africain, des élections parlementaires et présidentielles devaient être organisées avant le 9 juillet 2015. L’actuel président et les parlementaires vont finalement rester en poste jusqu’en 2018.
Selon les autorités, la décision de reporter les élections est la conséquence du conflit qui déchire ce jeune État depuis décembre 2013. Les affrontements entre groupes armés liés au président Salva Kiir et à son rival l’ancien vice-président Riek Machar ont fait des dizaines de milliers de morts et contraint au moins deux millions de personnes à fuir leurs foyers.
En février, le Conseil des ministres avait proposé une prolongation de la législature et du mandat de Salva Kiir jusqu’en 2017.
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Un report qui inquiète les médiateurs
Cette décision unilatérale de prolonger le mandat du chef de l’État au-delà de la requête introduite par le gouvernement risque d’être perçue comme contre-productive par les médiateurs du conflit sud-soudanais, qui tentent depuis des mois d’arracher aux belligérants un accord de paix passant par un partage du pouvoir. La communauté internationale – les pays de la région est-africaine mais aussi les États-Unis, les Européens et l’ONU – assurent depuis plus d’un an une médiation stérile. Les deux camps multiplient les violations des cessez-le-feu signés au fil des mois.
Le président Kiir a encore enterré un peu plus les espoirs de paix, en affirmant qu’il n’accepterait pas de voir revenir Riek Machar à un poste de vice-président comme le souhaitent les médiateurs.
Le porte-parole du Parlement estime cependant que la prolongation allait dans le sens des efforts de paix. "Tous ces amendements ont été initiés par le président pour donner une chance à la paix. Ces trois ans (supplémentaires) sont destinés à nous donner une chance de nous préparer (…) à organiser des élections libres et justes", a-t-il ainsi déclaré.
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(Avec AFP)
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