Sénégal : les avocats de Karim Wade vont saisir la Cour suprême

Les avocats de Karim ont annoncé lundi, en début d’après-midi, qu’ils allaient saisir la Cour suprême pour revoir le jugement de la CREI, qui a condamné dans la matinée leur client à six ans de prison ferme et 138 milliards de francs CFA d’amende pour « enrichissement illicite ».

Karim Wade à Dakar, le 30 octobre 2008. © AFP

Karim Wade à Dakar, le 30 octobre 2008. © AFP

Publié le 23 mars 2015 Lecture : 2 minutes.

Mis à jour le 23 mars 2015 à 18h53.

"Dès cette après-midi, nous allons saisir la Cour suprême pour que le jugement soit cassé et annulé", a déclaré Me Mohamed Seydou Diagne, quelques heures après la condamnation de Karim Wade à six ans de prison ferme et 138 milliards de francs CFA  d’amende pour enrichissement illicite.

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La cour avait motivé cette décision par un écart de plus de 100 millions d’euros entre le patrimoine estimé de Karim Wade et ses revenus légaux, considérant que l’origine licite de ce patrimoine n’a pas été prouvée, la charge de la preuve devant cette juridiction incombant au prévenu.

"On est vraiment dans le scandale judiciaire. Ce n’est plus une décision de justice. C’est pour cette raison qu’on avait quitté le procès pour ne pas cautionner une parodie de justice", a poursuivi Me Diagne qui soutient qu’il est "de notoriété publique que [son] client a été trader. Il avait une vie avant d’entrer dans les affaires publiques en 2003, à une époque où le marché de la finance internationale était prospère et les gens bien rémunérés".

Privation (ou pas) des droits civiques

Les supputations après le prononcé du verdict de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) se concentraient en fin d’après-midi à Dakar autour de la déchéance ou non de Karim Wade de ses droits civiques. L’enjeu étant sa candidature à la prochaine élection présidentielle.

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Si une demande avait été formulée par le procureur en ce sens, le dispositif du jugement rendu n’en faisait aucunement mention selon les avocats du candidat du Parti démocratique sénégalais (PDS) à la présidentielle à venir. Pour Me Mohamed Seydou Diagne une privation des droits civiques suppose qu’un texte spécial le prévoit, mais ce dispositif n’existe pas pour l’enrichissement illicite.

De son côté, l’ancien ministre et avocat Abdoulaye Babou a, au contraire, affirmé que normalement "Karim Wade ne doit plus avoir ses droits civiques", citant l’article 34 du Code pénal qui prévoit cette privation pour toute peine d’emprisonnement supérieure à cinq ans.

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>> Lire aussi Sénégal : Karim Wade, retour sur l’itinéraire d’un enfant gâté

(Avec AFP)
 

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