RDC : trente éléphants tués en quinze jours par des braconniers dans le parc de la Garamba

Trente éléphants ont été abattus en deux semaines dans le Parc national de la Garamba, dans le nord-est de la RDC. Les responsables du parc accusent un groupe de braconniers soudanais d’avoir commis ce massacre.

Un éléphant dans le sanctuaire d’Ol Jogi, à 300 km au nord de Nairobi, au Kenya, en août 2014. © AFP

Un éléphant dans le sanctuaire d’Ol Jogi, à 300 km au nord de Nairobi, au Kenya, en août 2014. © AFP

Publié le 23 mars 2015 Lecture : 2 minutes.

Selon Jean-Marc Froment, directeur chargé de la Conservation d’African Parks, ONG qui cogère le Parc de la Garamba avec l’Institut congolais pour la Conservation de la nature (ICCN), "un groupe de Soudanais du Nord s’est introduit dans le parc, s’est réparti en petits groupes et a abattu trente éléphants durant quinze jours". "Ces gens ont beaucoup chassé en République centrafricaine et dans le nord (de la République démocratique) du Congo, mais la densité d’éléphants là-bas est très faible, donc ils vont de plus en plus loin, a-t-il expliqué  Ils cherchent les derniers éléphants, comme tout le monde. Ce sont des chasseurs très expérimentés."

D’après un recensement effectué en 2014, le Parc national de la Garamba abrite quelque 1 700 éléphants, ce qui en fait une cible de choix pour les braconniers. Les quelque 150 "rangers" du Parc doivent surveiller environ 13 000 km carrés de savanes et de forêts.

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Les braconniers soudanais sillonnent l’Afrique centrale à cheval

En juin 2014, des braconniers avaient abattu – certains à partir d’un hélicoptère – 68 éléphants en deux mois dans la Garamba, soit 4% de la population de pachydermes du parc. Ce massacre avait déjà été attribué à des chasseurs soudanais, qui sillonnent l’Afrique centrale à cheval, parfois sur des milliers de kilomètres. Des braconniers soudanais sont également soupçonnés d’être responsables du massacre de 300 éléphants dans le Parc national de Bouba N’Djida, dans le nord du Cameroun, en février 2012, puis d’au moins 89 autres près de Ganba, dans le sud du Tchad, en mars 2013.

L’annonce de ce nouveau massacre intervient alors que s’ouvrait lundi une conférence internationale d’experts à Kasane, au Botswana, pour tenter de sauver les éléphants d’Afrique. Le comptage des pachydermes sur le continent n’est pas une science exacte, mais il restait environ 470 000 individus à l’état sauvage en 2013, contre 550 000 en 2006.

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Inquiétudes pour la survie des éléphants d’Afrique

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Au rythme de 25 à 30 000 animaux abattus par an, la mortalité surpasse désormais le taux de natalité de cet animal, qui n’a qu’un petit à la fois, après une gestation de 21 mois. Autrement dit, si la tendance se poursuit, l’éléphant d’Afrique est condamné à mort. Le déclin est déjà particulièrement net en Afrique de l’Est, au Kenya et en Tanzanie.

Des cartes des "routes de l’ivoire", élaborées par l’association Traffic – spécialisée dans la traque des exportations illégales d’espèces menacées – montrent d’ailleurs clairement que c’est par les ports ou aéroports kenyans et tanzaniens que la plus grande partie de l’ivoire de contrebande quitte l’Afrique. "L’or blanc" transite généralement par la Malaisie, le Vietnam, les Philippines ou Hong-Kong, avant de gagner ses destinations finales, essentiellement la Chine et la Thaïlande. Là, les défenses d’éléphants abattus deviennent des bijoux, des objets d’arts ou des sculptures, très prisées des riches Asiatiques.

(Avec AFP)

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