Mali : la résolution de la crise du Nord, thème officieux de la visite officielle d’IBK à Alger
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a entamé dimanche un voyage officiel de trois jours en Algérie. Il sera particulièrement question du fragile processus de paix malien, dans lequel Alger est directement impliqué depuis plus d’un an.
La dernière visite d’Ibrahim Boubacar Keïta à Alger remonte au mois de janvier 2014. À l’époque, les autorités algériennes commençaient tout juste, avec la bénédiction du président malien, à se positionner en tant que médiateur principal dans la complexe crise du Nord-Mali. Un an plus tard, l’Algérie a officiellement pris la tête de la médiation internationale chargée de résoudre ce conflit qui dure depuis plusieurs décennies.
Le résultat de cette prise en main algérienne a été la signature d’un pré-accord de paix, signé le 1er mars à Alger par le gouvernement malien et les médiateurs. Reste désormais un problème de taille : les groupes rebelles du Nord, regroupés sous la bannière de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), refusent toujours de parapher ce document qui, selon eux, ne satisfait pas leurs revendications.
Nul doute que ce nouveau blocage sera au coeur de la visite officielle de trois jours entamée dimanche 22 mars par IBK en Algérie. Accueilli par Abdelkader Bensalah, le président du Sénat et numéro deux de l’État, le président malien devrait également être reçu par son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika. Il rencontrera également le Premier ministre Abdelmalek Sellal et le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, médiateur en chef dans la crise malienne. Abdoulaye Diop, le ministre malien des Affaires étrangères, très impliqué dans ce dossier des négociations de paix, fait aussi partie du voyage.
Un dernier round de discussions à Alger ?
Durant cette visite, il devrait notamment être question de l’organisation d’un dernier round de discussions entre la médiation et les leaders de la CMA à Alger. Le 17 mars, une équipe de médiateurs internationaux s’est rendue à Kidal pour tenter de convaincre les rebelles de parapher le préaccord de paix. Mais la pression et les menaces de sanctions individuelles envisagées par l’ONU n’y ont rien fait : les chefs de la rébellion ont une fois de plus refusé de parapher ce document.
Face à ce qui pourrait être un nouvel échec dans le processus de paix, la médiation entend donc organiser une dernière réunion avec les responsables de la CMA pour prendre en compte leurs observations et surtout obtenir leur signature en bas du texte. Selon un responsable onusien, ce dernier round de discussions pourrait avoir lieu d’ici la fin du mois de mars à Alger. Reste maintenant à obtenir le feu vert des autorités algériennes.
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Benjamin Roger
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