Attentat du Bardo : le gouvernement tunisien passe à l’offensive

Des sanctions avaient été promises. Lundi, le Premier ministre a limogé les chefs de la police et du musée du Bardo. Le président Béji Caïd Essebsi s’en est, lui, pris à Ennahdha, qu’il a accusé de laxisme.

Beji Caid Essebsi prie le 22 mars 2015 devant le musée du Bardo. © AFP

Beji Caid Essebsi prie le 22 mars 2015 devant le musée du Bardo. © AFP

Publié le 23 mars 2015 Lecture : 1 minute.

Cinq jours après l’attentat meurtrier du musée Bardo à Tunis, l’exécutif tunisien a annoncé lundi une première vague de sanctions. Le premier ministre Habib Essib a limogé six commandants de la police nationale. Parmi les responsables sanctionnés, figurent les commandants chargés de la sécurité des touristes, ou encore le chef d’une unité du renseignement.
Depuis l’attentat, de nombreuses failles ont été pointées dans la sécurité du musée, qui doit rouvrir ses portes dès mardi. "A Tunis, le système de contrôle de l’enceinte de l’Assemblée et du musée du Bardo n’a pas fonctionné normalement", a reconnu le Premier ministre lundi, dans une interview accordée à RFI. "Les défaillances survenues prouvent qu’il y a beaucoup de travail à faire au niveau du ministère de l’Intérieur", a-t-il poursuivi. 
Béji Caïd Essebsi s’en prend à Ennahdha 
Le gouvernement passe donc à l’offensive. Et la trêve politique aura été de courte durée : tout au long du week-end, le président tunisien s’en est directement pris au parti Ennahdha. "ll y a eu, ces dernières années, un vrai laxisme des autorités, notamment sous le gouvernement des islamistes", a ainsi déclaré samedi Béji Caïd Essebsi à l’hebdomadaire français Paris Match. Des propos plus nuancés le lendemain, lors d’une autre interview accordée dimanche aux médias français. "Les gens d’Ennahda sont quand même des Tunisiens, ils font partie du paysage politique de la Tunisie, je dois en tenir compte, dans les limites raisonnables de leur représentativité", a assuré BCE. 
De son côté, Ennahdha, par la voix de son leader Rached Ghannouchi a fermement condamné l’attentat, un "acte criminel terroriste" et "une tentative de déstabiliser le pays et de diffuser la peur", selon le communiqué du mouvement. Face aux accusations du gouvernement, le leader du parti islamiste s’est pour l’heure contenté d’appeler à l’unité nationale, appelant "à serrer les rangs".
(AFP)

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