Le Maroc sur le qui-vive suite à l’attentat du Bardo à Tunis
Dans la foulée des évènements du 18 mars à Tunis, le Maroc, déjà menacé à plusieurs reprises par l’Etat Islamique (EI), a pris la décision de renforcer sa sécurité.
Suite aux attentats ayant fait 22 morts et 44 blessés le 18 mars à Tunis, le Maroc prévoit de renforcer son système de sécurité. Bien décidé à se prémunir contre d’éventuelles nouvelles attaques de l’Etat islamique sur son territoire, le gouvernement a choisi de renforcer d’un cran encore son dispositif de sécurité.
Le royaume chérifien mise sur l’anticipation
Depuis l’attentat de la Place Jemaa el Fna ayant fait 17 morts et 20 blessés en avril 2011, le Maroc a entièrement revu sa politique anti-terroriste. En octobre 2015, il a mis en place le plan Hadar, qui comporte 4 grands axes : renforcer les capacités des services sécuritaires pour mieux s’adapter aux changements rapides et constants des méthodes des terroristes (notamment sur les réseaux sociaux) ; fortifier l’arsenal juridique ; consolider l’encadrement religieux dans les mosquées afin de lutter contre les racines culturelles et cultuelles du phénomène et réaffirmer la coopération internationale.
Ce plan, déjà renforcé quelques mois avant les attentats de Tunis, va encore s’intensifier dans les jours à venir. L’économie du Maroc étant en partie fondée sur le tourisme, le gouvernement doit rassurer sur le dispositif mis en place pour assurer la sécurité des voyageurs juste avant l’ouverture de la saisons printanière. "Nous sommes obligés de prendre en considération les modes opératoires changeants des terroristes", explique Mustapha el Khalfi, porte-parole du gouvernement marocain. "Ils ont attaqué un musée en Tunisie et nous ne pouvons permettre que cela se reproduise au Maroc. Notre politique est basée sur l’anticipation."
Le Maroc solidaire avec la Tunisie
À l’image du Maroc, la Tunisie souhaite elle aussi renforcer son dispositif sécuritaire autour des lieux touristiques et aux frontières, notamment avec la Libye. Le Conseil supérieur des armées et celui de la sécurité se sont réunis ce jeudi matin sous la présidence de Béji Caïd Essebsi pour dessiner les contours d’un dispositif anti-terroriste. Problème : l’effectif et la coordination entre les forces armées tunisiennes. Forte de seulement 35 000 hommes, l’armée tunisienne est désorganisée et sous-équipée et ne peut prétendre à une action militaire à la hauteur de celle du Maroc qui compte quelque 175 000 soldats dans les rangs de son armée.
"Hier, le Roi a déclaré une position ferme et de solidarité. Ce matin, le chef du gouvernement a condamné lui aussi cet acte et s’est dit prêt à aider la Tunisie", affirme le porte-parole du gouvernement marocain. Une coopération internationale indispensable à la lutte contre des organisations terroristes de plus en plus dangereuses au Maghreb.
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