Attaque du musée du Bardo : comment un guide tunisien a sauvé trente touristes

Vingt-heures après l’attaque du musée du Bardo à Tunis, Hamadi Ben Abdessalam, guide touristique tunisien, a raconté jeudi comment il a pu exfiltrer trente touristes étrangers. Témoignage.

En larmes, la mère du policier tué dans l’attaque du musée du Bardo, le 18 mars 2015 à Tunis. © Sofienne Hamdaoui/AFP

En larmes, la mère du policier tué dans l’attaque du musée du Bardo, le 18 mars 2015 à Tunis. © Sofienne Hamdaoui/AFP

Publié le 20 mars 2015 Lecture : 2 minutes.

C’est sa connaissance des couloirs du musée du Bardo qui lui a permis de sauver trente vies. Le Tunisien Hamadi Ben Abdessalam connaît l’endroit comme sa poche. Il est guide touristique à Tunis depuis 1970. Et le 18 mars, le jour de l’attaque terroriste, il accompagnait 47 touristes italiens.

"Le jour J, j’étais au deuxième étage [du musée] vers 11h30, une demi-heure avant que ça commence. [Puis] j’ai entendu des coups de feu", raconte-t-il à l’AFP. "Ma première impression : c’est que ce n’était pas un attentat. J’ai dit à mes clients que quelque chose tombait du plafond, mais ce sont les Italiens qui m’ont dit que c’était une attaque terroriste", poursuit-il, les traits tirés.

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Hamadi Ben Abdessalam n’a pas voulu y croire jusqu’à ce qu’il voit de ses propres yeux les impacts de balles et les douilles. "On s’est mis tous à genoux, à ce moment-là, tout le monde a paniqué", relate cet homme âgé d’une soixantaine d’années, le visage mangé par une barbe naissante poivre et sel.

Heureusement pour le groupe qui l’accompagnait, Hamadi connaissait bien le quartier et toutes les sorties du musée. "Je suis parti à droite et 30 personnes m’ont suivi (…) et comme je suis du quartier et que je connaissais les sorties de secours, j’ai pris la direction d’une sortie de secours", se souvient-il.

"Personne ne s’y attendait"

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L’attentat, revendiqué jeudi par l’État islamique (EI), a coûté la vie à vingt touristes étrangers et à un Tunisien. "C’est une première en Tunisie, personne ne s’y attendait", s’emporte Hamadi.

Une bonne partie des victimes étaient des croisiéristes en escale pour découvrir la capitale tunisienne et le musée national, le plus prestigieux du pays. C’est un groupe d’entre eux qu’il accompagnait, comme souvent le mercredi, jour d’arrivée de ces navires.

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Hamadi évoque aussi le moment, lorsque sains et saufs, lui et les trente Italiens sont arrivés mercredi soir au port de la Goulette, en banlieue de Tunis. "Arrivés au port, nous avons vécu quelque chose d’extraordinaire", raconte-t-il, très ému.

"On était applaudis par les passagers du bateau, les gens nous prenaient dans leur bras, tout le monde pleurait : les guides, la police. C’était quelque chose de vraiment fantastique qui nous a libérés de cette panique !"

>> Voir aussi Attentat en Tunisie : les dernières 48 heures en images

(Avec AFP)

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