Belgique : Les « noirauds », défilé généreux ou parade colonialiste ?

Le ministre belge des Affaires étrangères peut-il participer à un défilé de charité où les participants se griment le visage de noir ? Dans un reportage diffusé sur la chaîne française France 2, un journaliste questionne ce défilé : belle tradition généreuse ou folklore aux relents colonialistes ?

Didier Reynders, ministre belge des Affaires étrangères déguisé en © Capture d’écran FranceTV

Didier Reynders, ministre belge des Affaires étrangères déguisé en © Capture d’écran FranceTV

Publié le 18 mars 2015 Lecture : 2 minutes.

C’est une tradition belge qui fêtera bientôt ses 140 ans. À chaque carnaval des quêteurs déguisés et le visage grimé de noir défilent dans les rues et les restaurants de Buxelles afin de récolter des fonds pour les enfants défavorisés.

Vêtus de haut de forme blanc et de pantalons bouffants de couleur vive, ces personnages sont sensés depuis 1876 représenter des notables africains.

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"À cette époque", explique le site de la ville de Bruxelles, l’exploration et la découverte des pays d’Afrique parlent à l’imagination des gens et le déguisement en ‘notable africain’ est idéal pour assurer l’anonymat des collecteurs, souvent de bons bourgeois et clients réguliers des restaurants où ils font la quête…"

Un déguisement qui permet d’être “remarquables tout en restant anonymes", résume Didier Reynders, le ministre des Affaires étrangères belge qui a participé au défilé cette année.

Une participation questionnée par la chaîne de télévision France 2.

"Cela nous a interloqués, raconte François Beaudonnet au journal belge La Libre Belgique. Qu’une personnalité politique de premier plan puisse se promener grimé de la sorte et se mettre en scène à la manière d’un chef de tribu africaine a de quoi étonner, n’est-ce pas ?"

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"Vieux clichés qui datent du colonialisme"

Ce défilé, "c’est extrêmement convivial, c’est très original, c’est très généreux – parce que ça rapporte beaucoup de fonds -, mais cela véhicule aussi de vieux clichés sur les Africains qui datent du colonialisme", estime ainsi le journaliste français en introduction de son reportage.

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Reportage dans lequel les quêteurs et donateurs interrogés jugent la tradition “sympathique” et “folklorique” et rejettent les accusations de paternalisme ou de racisme.

Sur son site, le ministre des Affaires étrangères assume s’être grimé de cette façon : "La devise des Noirauds est "Plaisir et Charité". Les deux volets ont été pleinement rencontrés cette année encore et c’est avec bonheur et bonne humeur que j’y ai participé."

"Ici, à part quelques blogueurs qui trouvent que cette tradition est raciste, personne ne trouve vraiment rien à redire", conclut le journaliste de France 2 à Bruxelles.

Sur Twitter, plusieurs internautes utilisant le hastag #Blackface ont eux aussi critiqué cette participation.

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