RDC : les militants prodémocratie interpellés à Goma ont été libérés

Le gouverneur de la province du Nord-Kivu a annoncé mardi la libération de neuf militants du mouvement citoyen congolais Lutte pour le changement (Lucha) interpellés dans la matinée à Goma, dans l’est de la RDC. Alors qu’ils faisaient un sit-in pour réclamer la libération des activistes prodémocratie congolais, sénégalais et burkinabè arrêtés depuis dimanche à Kinshasa.

Des militants de Lucha, le 17 mars 2015 à Goma. © DR

Des militants de Lucha, le 17 mars 2015 à Goma. © DR

Publié le 18 mars 2015 Lecture : 2 minutes.

Un groupe de militants du mouvement Lutte pour le changement (Lucha) ont été libérés mardi à Goma en fin de journée. Ils avaient été violemment interpellés le matin même alors qu’ils manifestaient pour la libération d’activistes pro-démocratie congolais, sénégalais et burkinabè (des mouvements Y’en a marre et Balai citoyen notamment), arrêtés dimanche dernier à Kinshasa.

"Ils sont venus assiéger le siège de l’ANR [l’Agence nationale de renseignement] qui les a interpellés mais après vérification par les services concernés, les neuf [militants] ont été libérés hier [mardi] vers 17h00", a déclaré Julien Paluku, gouverneur de la province du Nord-Kivu. "J’en appelle au calme et s’il y a des revendications, elles sont à faire dans le respect des lois du pays", a-t-il insisté.

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"L’arrestation à Goma a été musclée et les militants congolais ont pris des coups", témoigne le journaliste belge Alexis Bouvy. Alors qu’il se trouvait près du lieu de la manifestation avec sa compatriote chercheuse, Gillian Mathys, ils ont également pris à partie par les forces de l’ordre.

"Répression inquiétante"

En tout, une trentaine de personnes ont été arrêtées à Kinshasa, selon des témoins, certains ayant été depuis relâchés, dont des journalistes et un diplomate américain. "La détention d’activistes pro-démocratie (…) est le tout dernier signe alarmant de la répression de manifestations pacifiques avant le scrutin présidentiel de l’année prochaine et le signe d’une répression inquiétante de la liberté d’expression et de réunion en RDC", a déclaré mercredi l’organisation internationale de défense des droits humains Human Rights Watch.

>> Lire aussi : Ce que Kinshasa reproche à "Y’en a marre", "Balai citoyen" et "Filimbi"

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L’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj) a dénoncé pour sa part le resserrement des libertés publiques, les arrestations et détentions arbitraires qu’opère de plus en plus l’ANR exigeant que le gouvernement fasse sanctionner les responsables pénalement et/ou disciplinairement.

Le climat s’est fortement crispé en RDC depuis des manifestations violentes du 19 au 22 janvier qui ont fait, essentiellement dans la capitale, entre 27 et 42 morts, selon les sources. Les contestataires dénonçaient un projet de révision de la loi électorale qui aurait permis de prolonger le mandat du président Joseph Kabila après la fin 2016, date de la fin de son quinquennat, alors que la Constitution lui interdit de briguer un nouveau mandat.

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(Avec AFP)
 

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