Le Nigeria est-il prêt pour les élections ?

Le Nigeria est « prêt » pour les élections présidentielle et législatives du 28 mars, a affirmé lundi 16 mars le chef de la Commission électorale. En février, le scrutin avait été reporté pour des raisons de sécurité, et aujourd’hui la situation sécuritaire reste préoccupante.

Meeting de soutien à Goodluck Jonathan le 8 janvier 2015. © Pius Utomi Ekpei/AFP

Meeting de soutien à Goodluck Jonathan le 8 janvier 2015. © Pius Utomi Ekpei/AFP

Publié le 16 mars 2015 Lecture : 2 minutes.

Attahiru Jega, le chef de la Commission électorale l’assure : "nous avons fait tout ce qui était humainement possible pour organiser des élections qui seront libres, justes, crédibles et pacifiques". Boko Haram, violences électorales, organisation matérielle du vote … des incertitudes demeurent cependant quant au bon déroulement du scrutin.

Des élections retardées une première fois

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Initialement programmées le 14 février, les élections avaient été retardées pour des raisons de sécurité une semaine avant le vote. Les autorités nigérianes avaient affirmé à l’époque que les forces de l’ordre, mobilisées contre Boko Haram, ne pourraient pas assurer la bonne tenue du scrutin.

Aujourd’hui, malgré les avancées de l’armée nigériane et de ses alliés, qui disent avoir repris un certain nombre de villes du Nord-Est des mains des islamistes, la situation sécuritaire reste préoccupante. Notamment dans les grandes villes du Nord, où le Nigeria doit aussi faire face à un nombre croissant d’attentats.

Les élections de 2011 entachées de violences

Mais, assure Attahiru Jega, malgré l’insurrection, "nous sommes confiants que les prochaines élections vont se dérouler beaucoup mieux que celles de 2011". Lors de la précédente présidentielle, un millier de personnes sont mortes au cours de violences électorales.

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Les élections nigérianes ont souvent été marquées par des épisodes tragiques. En 2003, 2007 et 2011, les élections organisées, les premières depuis le retour de la démocratie en 1999, ont toutes été le théâtre de flambées de violence.

Des violences ont également émaillé la campagne actuelle. Elles auraient fait une soixantaine de morts entre décembre et février, selon un bilan de la Commission nationale des droits de l’homme.

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>> Lire aussi : Présidentielle nigériane : Attahiru Jega sera-t-il l’homme de la situation ?

Les déplacés du Nord-Est pourront-ils voter ?

Problème majeur pour la régularité des élections : le sort des centaines de déplacés du Nord-Est, qui ont fui les combats liés à l’insurrection de Boko Haram. Pourront-ils voter ? Rien n’est moins sûr.

Des cartes d’électeurs ont été mises à leur disposition dans les camps du nord du pays, selon Attahiru Jega, qui a affirmé que 81% des cartes d’électeurs avaient été distribuées dans le pays.

Il a en outre promis que les lecteurs de cartes, qui scannent les empreintes digitales, avaient été suffisamment testés et qu’ils empêcheraient les fraudes, alors que le Parti démocratique populaire du président Goodluck Jonathan, candidat à sa réélection pour un second mandat, s’est inquiété des dysfonctionnements que pourrait entraîner l’utilisation pour la première fois de ces lecteurs électroniques, ainsi que du faible taux de distribution des cartes d’électeurs.

>> Pour aller plus loin : Goodluck Jonathan peut-il être réélu ?

(Avec AFP)
 

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