Sierra Leone : que reproche-t-on au vice-président, Samuel Sam Sumana ?

Le vice-président sierra-léonais, Samuel Sam Sumana, a récemment à demandé l’asile politique à l’ambassade des États-Unis. Il se dit menacé et vit actuellement caché.

Le vice-président sierra-léonais Samuel Sam-Sumana. © AFP

Le vice-président sierra-léonais Samuel Sam-Sumana. © AFP

Publié le 17 mars 2015 Lecture : 3 minutes.

À Freetown, des militaires ont été déployés, depuis samedi 14 mars, devant le domicile de Samuel Sam Sumana. Après son expulsion de son parti le All People’s Congress (APC), le vice-président demeure caché en attendant une réponse de sa demande d’asile déposée auprès de l’ambassade américaine.

  • Accusations en série

Le vice-président sierra léonais, Samuel Sam Sumana, été évincé de son parti, l’APC, au pouvoir. L’annonce a été faite le 6 mars après une réunion du Conseil national consultatif du parti. Il est accusé de trucage de diplômes académiques, d’incitation à la violence, et de participation à la création d’une nouvelle formation politique dissidente.

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À la suite de son éviction, des militaires ont procédé à une perquisition de son domicile, et sont repartis avec des documents. D’après des témoins, les soldats membres de sa garde ont été désarmés et sa résidence serait sous surveillance militaire.

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Selon un porte-parole du parti, certaines accusations portées contre le vice-président font l’objet d’enquêtes devant les plus hautes instances de l’APC.

En janvier, le ministre adjoint des Affaires politiques, Karamoh Kabba, a accusé le vice-président de vouloir le tuer. Une commission d’enquête a été mise en place. Samuel Sam Samuna a, de son côté, confirmé s’être présenté devant la commission pour répondre de cette accusation.

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Le même mois, le ministre des Transports et de l’Aviation, Leonard Balogun Koroma, s’est plaint à son tour à des hauts responsables du parti. Il accuse le vice-président d’essayer de compromettre le pouvoir en se dissociant de certaines décisions difficiles prises par le président, Ernest Bai Koroma, et son gouvernement. Il affirme détenir des preuves irréfutables que le vice-président a jeté le discrédit sur le parti lors d’un programme radio hébergé aux États-Unis. 

Dans une interview qu’il a accordée Radio Democracy le 10 mars, à une radio locale, et relayée sur sa page Facebook, Sam Sumana affirme ne pas avoir reçu de lettre officielle du parti ou de son secrétaire général faisant cas de son expulsion. "Si je dois recevoir une lettre, il y a des dispositions dans la Constitution du parti qui disent quoi faire. Alors, je ferai en sorte de répondre à la lettre en tant que citoyen respectueux des lois afin que la vérité soit établie", a-t-il déclaré.

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Le vice-président sierra-léonais juge les accusations contre sa personne sans fondement, estimant qu’elles ont été imaginées pour créer un différend entre lui et le président Ernest Bai Koroma.

  • Où se trouve Sam Sumuna ?

Sam Sumana avait lui-même décidé de se placer en quarantaine pour cause d’Ebola. La maladie aurait tué l’un de ses gardes du corps. La quarantaine devait durer 21 jours depuis le 20 février. Il affirmait faire face à ses accusations quand sa quarantaine prendra fin.

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Selon la BBC qui affirme lui avoir parlé, le vice-président et son épouse se sont enfuis de leur résidence de Freetown et ont demandé l’asile politique à l’ambassade des Etats-Unis. Le lieu actuel où se trouve le couple n’est pas clair, précise la BBC. Une information démentie par Washington.

Samedi vers 22H00 GMT, l’APC a annoncé dans un communiqué avoir été informé par l’ambassade américaine à Freetown que le vice-président Samuel Sam Sumana a demandé l’asile auprès d’elle en alléguant que sa vie est menacée et que sa résidence a été pillée.

Un des proches du vice-président a confirmé sa demande d’asile et indiqué qu’il se trouvait dans un endroit sécurisé tenu secret.

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